La science se cherche Consommation

Etiquetage nutritionnel: les résultats connus fin janvier

19.10.16

Les résultats du test d’étiquetage nutritionnel actuellement mené dans 60 supermarchés français seront connus « fin janvier », a déclaré lundi à l’AFP Daniel Nairaud, directeur général de l’organisme chargé de mettre en oeuvre cette expérimentation.

Démarré le 26 septembre, ce test effectué à la demande du ministère de la Santé compare quatre systèmes différents d’étiquetage nutritionnel simplifié, afin de voir lequel est le plus efficace pour orienter les achats des consommateurs vers des produits plus équilibrés. Il durera jusqu’à début décembre. « Il ne faut pas que les gens s’attendent à un résultat dès le 15 décembre », car les données à exploiter sont nombreuses et complexes, a expliqué le dirigeant du Fonds français pour l’alimentation de la santé (FFAS), un organisme de soutien à la recherche financé par des fonds privés.

En septembre, le président du comité scientifique de l’expérimentation, Noël Renaudin, avait déjà expliqué que l’objectif de rendre un rapport final en décembre semblait très court. A partir de ce rapport, qui classera l’efficacité des quatre systèmes, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) remettra un avis au ministère de la Santé sur la pertinence nutritionnelle des systèmes les mieux classés. Malgré ce délai, le gouvernement devrait prendre une décision avant l’élection présidentielle de mai prochain, assure M. Nairaud.

Le 3 novembre sera désigné le comité chargé d’analyser les données recueillies (chiffres de ventes, enquête auprès des consommateurs, rapports sur les conditions de l’expérimentation, etc.), a-t-il indiqué. Il devrait s’appuyer sur des statisticiens spécialisés dans le traitement de données économiques de l’Ecole d’Economie de Toulouse, a-t-il ajouté. Après la démission du comité scientifique de trois membres en avril – en raison, selon Le Monde, de désaccords de méthode et des liens de leurs collègues avec des acteurs économiques -, puis de trois autres membres en juillet, ce comité a été renforcé avec l’arrivée d’Ambroise Martin, professeur de nutrition à Lyon I, et de Stefan de Henauw, professeur de santé publique à l’université de Gand, en Belgique.

Et un nouveau membre, spécialiste en santé publique, devrait prochainement les rejoindre. Selon M. Nairaud, l’expérimentation se déroule de façon « très encourageante », après une phase de rodage lors des premiers jours. Des erreurs d’étiquetage ont été pointées, notamment par OpenFoodFacts, une base de données collaborative d’informations sur les produits alimentaires, mais c’est le mode de calcul de l’association qui est en cause, affirme-t-il. Ce n’est pas un problème « que tous les produits ne soient pas étiquetés, car ce sera pareil en conditions réelles », puisque le logo finalement choisi restera facultatif, estime Pierre Chandon, professeur de marketing à l’Ensead et membre du comité scientifique.

Alors qu’une pétition sur internet via Change.org fait état de plus de 237.000 signatures pour soutenir le système à cinq couleurs (Nutriscore), jugé le plus lisible et le plus efficace, le directeur général du FFAS souligne par ailleurs qu’il a été testé via une enquête en ligne et non en conditions réelles d’achat. 29 industriels et trois marques de distributeurs ont accepté de participer à l’opération, ce qui se traduit par 67% à 86% des produits étiquetés dans les familles de produits concernées. Prévu par la loi Santé, votée en décembre dernier, l’étiquetage nutritionnel simplifié vise à lutter contre l’obésité et les maladies associées au surpoids (maladies cardio-vasculaires, diabète).

Image de une : Foodwatch, Les enjeux derrière l’intox.

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