Portrait À lire ou pas
Olivier Roellinger cuisinier, et désormais auteur militant
C’est la rentrée et il va sûrement vous falloir faire quelques courses. Si vous attendiez d’Olivier Roellinger qu’il publie un énième livre de recettes de chef, c’est raté! « Pour une révolution délicieuse » va politiser votre cuisine et vous rendre définitivement actrices et acteurs du bien manger.
Dès mercredi (28 août), passez donc en librairie avant d’aller dans votre (super)marché préféré et demandez le livre d’Olivier Roellinger pour bien attaquer votre rentrée culinaire familiale. Comment ça? Vous ne cuisinez pas ou peu? Pas le temps? Pas envie? Bon, là vous allez sérieusement vous faire secouer les casseroles par Chef Olivier parce que ne pas cuisiner, ou plutôt, ne pas avoir le désir de cuisiner pour soi et pour les autres, c’est le début de la fin de tout et singulièrement de notre planète.
Exagéré? Caricatural? Oui, sans doute un peu, mais Olivier Roellinger ne prétend pas être scientifique, il est énervé par la dérive inconsidérée de nos assiettes, par le temps qui presse et pour appeler à une révolution dès demain, inutile de finasser. Trump et Bolsanero, ils finassent peut-être? Bon, alors lisez dare-dare les 22 commandements d’Olivier et agissez.
À ceux qui, faute de livre de recettes seraient également déçus de ne pas lire un portrait de ce chef au parcours hors norme, disons leur tout de suite qu’ils font fausse route. « Pour une révolution délicieuse » est au contraire un formidable portrait en creux de quelqu’un qui parcourt le monde, qui observe et qui donne beaucoup de lui-même pour améliorer les modèles. D’abord chez lui, bien sûr, en Bretagne, mais partout dans le monde, avec la course aux épices qu’il mène depuis longtemps et qu’il décrit avec la passion d’un marin du XVIIIème siècle découvrant de nouveaux pays ou comme Vice-Président de l’association Relais & Châteaux dont il mobilise les chefs avec pugnacité.
À Alimentation Générale où l’on a fêté cette année cinq années à publier quotidiennement des informations sur l’alimentation, on sait que chacun des vingt-deux chapitres du livre peut faire l’objet de multiples ouvrages savants. Mais l’intérêt de l’ouvrage d’Olivier Roellinger est précisément de poser sur la table en 200 pages tous les enjeux, toutes les portes par lesquelles le citoyen peut s’engouffrer pour changer la donne. Et l’écriture d’Olivier est le reflet exact de la passion militante qu’il exprime toujours oralement, à l’image de la vidéo que nous avions publiée l’année dernière et qui illustre bien le chapitre douze du livre : « Tu sauveras la graine, les insectes et les vers ».
Et puis, ne boudons pas non plus, en ces temps de collapsologie, le plaisir d’une rentrée positive. « … réjouissons-nous. Quelle audace, quelle créativité il va nous falloir développer pour créer, et imaginer cette nouvelle cuisine! Encore plus en rupture que celle que nous avons vécue dans les années quatre-vingt. Enfin nous allons pouvoir relever ces nouveaux défis pour nous et la planète. »
Enthousiasmant non? Bon, ça y est? Vous vous mettez définitivement aux fourneaux?
Pour une révolution délicieuse / Éditions Fayard / 18€ (les droits d’auteur sont entièrement reversés à l’ONG Ethic Ocean pour la préservation des ressources halieutiques)
Olivier Roellinger sera l’invité de l’émission hebdomadaire « Les bonnes choses » sur France Culture dimanche 1er septembre à midi.
Partagez moi !
Vous pourriez aussi être intéressé par
Portrait Le vigneron / la vigneronne du mois
Thama Sakuma et Bruno Trigueiro, la reconversion XXL
Portrait Boulangers boulangères (épisode 3/5)
Au pays du soleil levain
Portrait Le vigneron / la vigneronne du mois