Nous avons rencontré Christophe Collini à Saint-Pever, dans les Côtes-d’Armor (22), à dix kilomètres de Guingamp. C’est ici qu’il a pris racine en 2011, à l’âge de 46 ans. Un retour aux sources (ses parents vivent non loin)? « Non, plutôt une vraie claque, lorsque ma fille est née en 2003, je n’acceptais plus le monde dans lequel on vivait! » répond t’il. Commence alors une longue introspection, puis une recherche de terrain pour y semer des plantes aromatiques rares et des légumes oubliés. Depuis que Christophe Collini a rencontré Rachel au détour du marché, l’aventure du maraîchage est devenue l’affaire du couple. Sans oublier Emilien, stagiaire, qui leur prête main forte.
Collini, le chasseur de goût
Aujourd’hui, la collection de semences de Christophe Collini commence à prendre beaucoup de place au premier étage de sa longère bretonne. Avec le temps, il a égrainé ses idées, récoltant quelques succès auprès de chefs avides d’expériences gustatives inédites. A ce jour, il travaille pour une vingtaine de restaurants, à cheval entre la Bretagne et Paris. Celui qui se définit comme un « chasseur de goût » fouine sur internet, débusque des variétés rares, voire “disparues”, lors de voyages, échange des semences avec des passionnés du monde entier (de l’Amérique latine à l’Extrême-Orient, en passant par l’Europe). Chaque semence est prétexte à un savoureux récit : le vieillard ouzbek qui lui a confié un piment menacé de disparition peut le remercier… Grâce à la passion – et à la patience – de Christophe, le piment est sauvé!
De la collection au Conservatoire
Commence ensuite le temps des expérimentations: il s’agit d’acclimater les semences au climat et au sol bretons. Et les résultats sont là. Adepte de la biodynamie et autodidacte, il cultive actuellement 1400 variétés différentes de fruits et de légumes. Sur un domaine de 3,5 hectares, sont produits notamment navets, courges, choux, aubergines, tomates, mesclun, courgettes… Sans parler des plantes aromatiques. Membre de Semences Paysannes, Christophe Collini est bien conscient que seul ce travail de sauvegarde des semences permettra de préserver la biodiversité. Une démarche militante et précieuse. A l’heure des alchimies monstrueuses Bayer-Monsanto-Syngenta, Christophe Collini ne compte pas en rester là. L’étape suivante sera la création d’un Conservatoire du goût, pour partager ses variétés disparues avec des maraîchers, pour les remettre en culture et leur permettre de retrouver le chemin des étals… et des bonnes tables.
Photos: copyright Goûts d’ouest
Partagez moi !
Vous pourriez aussi être intéressé par
Portrait Boulangers boulangères (épisode 3/5)
Au pays du soleil levain
Portrait En voyage
Panettones en série limitée
Portrait