En Côte d’Argent, après une halte à la station balnéaire de Vieux-Boucau-les-Bains, nous sommes partis à Capbreton débattre gentiment des spécialités Landaises, chipirons, calamars et palombes puis au marché de Seignosse pour découvrir les producteurs locaux.
Ça faisait une paye qu’on n’avait pas vu Céline, petit concentré de peps à l’état brut, et ça fait toujours plaisir ! Elle bossait comme saisonnière dans un bar resto et tournait à environ 70 heures par semaine. Les saisonniers sont des acteurs particuliers de la restauration. Il ne faut pas être feignant, ça envoie du steak. On a bu un verre et discuté un peu, puis elle m’a entrainé dans Vieux bocal. C’est assez impressionnant une station balnéaire : une sorte de paradis pour touristes et en cette fin de saison, ils étaient encore nombreux ! Dans ces stations, tout est fait pour le tourisme : les bars, les activités et les restos. C’est une énorme machine à fric. Pour les saisonniers, c’est un microcosme, une bulle fermée, coupée du monde extérieur.
Vieux Boucaux, Las Vegas de l’Atlantique
Et pourtant, Vieux Bocal est un petit village au bord de l’océan, agréable, un Las Vegas de l’Atlantique où des saisonniers peuvent travailler beaucoup tout en se disant qu’ils ont de la chance de pouvoir être à deux minutes de la plage. C’est un choix que la plupart assument. Le lendemain, Céline bossait, Siméa est partie en vélo et le copain de Céline, qui venait de quitter son job, m’a emmené faire le tour du lac. On allait lentement, en voyant les touristes gambader à travers les magasins et restos, joyeux de voir autant d’activité. L’hiver, il ne se passe plus rien, mais l’océan est à côté. Quand tu montes sur la dune, la vue sur l’Océan s’étend jusqu’à l’horizon et les Pyrénées sur la gauche qui viennent finir dans l’eau. On a mangé des churros dans une des nombreuses baraques qui bordent le lac. Ils étaient moyens. On a laissé Céline à ses horaires en coupures et on s’est dirigé vers Capbreton.
Chasse à la Palombe
A Capbreton, on était accueilli par des potes de Siméa, Nathalie et Mélody. Autour d’un verre on a débattu, un peu tout azimut et dans tous les sens, des spécialités landaises. Apparemment, les landais sont appelés les croqueurs de maïs et le grand truc par ici, c’est le canard. Puis débat sur les chipirons : champignon ou piment ? Moi, je pensais que c’était sans doute dérivé des Chipirones espagnols, des petits calamars enrobés de farine et frits. Mais le mystère n’a pas été résolu… Nous avons eu droit aussi à une description pittoresque de la chasse à la Palombe, un petit oiseau, du style : « des chasseurs bourrés commencent l’apéro à 8h le matin, tendent des filets où ils disposent de fausses Palombes et attirent les vraies dans le piège, ensuite ils croquent le crâne du volatile à l’ancienne, avec leurs canines, ou ils les pendent… » A propos de volatile, on nous a aussi parlé de l’ortolan : « Un petit oiseau qu’on gave, tellement gras que lorsqu’on le mange on se met un torchon sur la tête car ça gicle dans tous les sens ». Et puis bon, le jambon, évidemment. Quelqu’un avait croisé des basques qui faisaient sécher leur jambon dans le grenier. « Et ils sont sympas ? » a demandé Siméa. « Sympas ? Ils sont basques » nous a t’on répondu ! Nathalie nous a parlé d’une nana qui ne fait que du poulet sur le marché de Seignosse, la Poulette Landaise, un food truck qui pourrait être intéressant d’aller voir.
Poulette Landaise, charcuterie et barres chocolatées
Le lendemain, on est donc allé voir le marché de Seignosse mais impossible de mettre la main sur la Poulette Landaise. J’ai tourné, tourné, j’en avais marre et je suis tombé sur un jeune homme derrière un petit stand qui vendait des pâtisseries. Je lui ai demandé pour le poulet, niet, et il est allé demander à ses voisines qui tenaient le stand de charcuterie en face, rien non plus. Il m’a parlé d’Alternatiba qui organisait un tour de France en vélo pour 2015 autour des initiatives alternatives. Intéressant. J’ai retrouvé Siméa un peu plus loin qui n’avait rien trouvé non plus sur la poulette.
Nous sommes allés voir l’homme aux barres chocolatées maisons. Il s’appelait Iban et avait monté Gusto Bihotza, son stand de pâtisseries maisons sur les marchés, il n’y a pas si longtemps. « C’est parti du plaisir de cuisiner : cuisiner pour les autres. Faire plaisir aux gens est très enrichissant, pas forcément d’un point de vue financier, mais s’il peut en vivre, ça lui suffit. » Il réalise ses pâtisseries avec un maximum de produits locaux. Il a du lait de ferme BIO et de la farine d’Ariège BIO. Il fait tout lui-même. Il nous explique qu’il en a eu marre de la cuisine traditionnelle, dans les restos usines. Pour le côté BIO, il n’est pas à 100% car c’est complexe et très cher aussi mais l’avantage du pays basque, apparemment, c’est qu’il y a de nombreux fermiers BIO qui pratiquent des tarifs pas trop élevés. Iban vise la qualité à des prix abordables. Il veut un commerce cohérent, où l’on respecte l’homme et les animaux (et les œufs des poules en batterie ne l’intéresse pas). « Rester simple et bon » tel est le crédo du jeune pâtissier.
Dans l’idéal, il aimerait travailler en voyageant. Il touche un peu à la vidéo et combiner film et cuisine de rue serait le top du top. Il nous a conseillé d’aller jeter un œil à Taste Made, un site sur lequel on peut trouver des chaines de vidéos sur la bouffe et autre. Sinon, il nous explique que la vallée des Aldudes dans le Pays Basque vaut le détour (d’ailleurs tout le Pays Basque vaut le détour !) et qu’on y trouve des producteurs de cochons formidables. Et pour finir, on apprend qu’un anglais réalise de la bière en pays Basque : la Bob’s Beer. Bref, il nous a tellement bien vendu le Pays Basque qu’on s’est dit qu’on allait y faire un tour.
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