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Danone et Nestlé Waters s’allient pour produire des bouteilles biosourcées
Les deux géants de l’eau en bouteille Danone et Nestlé Waters ont décidé de s’associer à une start-up américaine, spécialiste des plastiques biosourcés, c’est-à-dire issus de matière végétale renouvelable et non de la pétrochimie, pour développer des bouteilles 100% biosourcées. Ce partenariat dans la recherche et développement, baptisé Alliance NaturAll Bottle, vise à « accélérer le développement » de la technologie mise au point par la société californienne Origin Materials (ex-Micromidas) pour arriver à produire des bouteilles en plastique (PET) issu de fibres cellulosiques (cartons usagés, copeaux de bois, etc.), a détaillé à l’AFP Frédéric Jouin, responsable R&D des matériaux plastiques de Danone.
Recyclable, le PET (polyéthylène téréphtalate) est un des plastiques les plus répandus, largement utilisé notamment pour les emballages alimentaires mais surtout pour les bouteilles. Jusqu’ici, Origin Materials, fondée en 2008 à Sacramento, a réussi à produire des échantillons de bouteilles biosourcées à 80% et elle projette de construire d’ici l’an prochain une première unité de démonstration industrielle pour fabriquer des bouteilles biosourcées à 60%, indiquent les trois partenaires dans un communiqué diffusé jeudi. Grâce à l’alliance avec les deux groupes européens, l’objectif est d’avoir en 2020 des bouteilles à 75% biosourcées, puis au moins à 95% en 2022, et enfin à terme d’atteindre les 100%. Nestlé Waters et Danone financeront en partie la poursuite de la recherche et développement sur ce projet et s’engagent à utiliser le PET biosourcé qui sera produit, mais sans exclusivité, puisque l’objectif est aussi de fournir d’autres industriels. L’ambition des deux géants est de « créer un PET toujours recyclable (…) avec une empreinte environnementale bien meilleure que ce qui existe aujourd’hui et issu de sources renouvelables qui ne sont pas en compétition avec l’alimentation humaine ou animale« , a expliqué Klaus Hartwig, responsable de la R&S chez Nestlé Waters.
Si les volumes de PET produits seront dans un premier temps modestes – 5.000 tonnes en 2018 – l’important est de « prendre acte » et confirmer un procédé de fabrication conforme aux « attentes » des industriels, assure M. Jouin. A charge ensuite au « marché en général du PET d’utiliser cette technologie et de s’engager sur la construction d’usines de grosses capacités« , ajoute-t-il. Plus de 20 millions de tonnes de plastiques PET sont produites chaque année dans le monde, dont moins de 1% ne provient pas de la pétrochimie, fortement émettrice en gaz à effet de serre. Pour des raisons environnementales et pour réduire leur dépendance aux variations du prix du pétrole, d’autres industriels ont lancé des projets pour produire du PET à partir de matière végétale, à l’image de Coca Cola, qui veut produire des bouteilles à partir de canne à sucre. Mais certaines de ces initiatives utilisent une matière végétale alimentaire (maïs, etc.), qui peut aussi créer une pression sur l’exploitation des terres agricoles. L’autre enjeu se situe en aval de la filière du PET, pour développer son recyclage, ou pour le rendre biodégradable, afin de limiter les rejets dans la nature, et en particulier dans les océans.
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