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Colère des agriculteurs bio après la visite présidentielle dans des serres de tomates
La visite par Emmanuel Macron de serres de tomates en Bretagne a mis en avant « le modèle agricole le plus déconnecté du monde vivant », affirme jeudi la Fédération nationale d’agriculture biologique (FNAB) qui dénonce « l’absence totale de vision écologique de l’Elysée ».
Le président s’est rendu mercredi dans une exploitation de Cléder, dans le nord du Finistère, pour rendre hommage à toute la chaîne de « la ferme France », symbole de la « deuxième ligne » de la « guerre » contre le coronavirus et qui assure l’alimentation des Français. Il a arpenté les vastes serres chauffées des frères Roué, où quelque 2.500 tonnes de tomates sont cultivées chaque année hors sol et sans pesticides. Ce faisant, estime la FNAB dans un communiqué, Emmanuel Macron « déclare la guerre à la transition écologique« . « Le président de la République a choisi de valoriser le modèle agricole le plus déconnecté du monde vivant; un modèle aseptisé, artificialisé, où il y a plus de béton que de terre, où les fruits et légumes sont chauffés toute l’année« , reproche la Fédération.
Lors de sa visite, Emmanuel Macron a estimé que la France ne pouvait pas compter uniquement sur les circuits courts et le bio pour se nourrir, et souligné la complémentarité avec l’agriculture conventionnelle. « Depuis plus de trois ans, l’agriculture biologique est victime de l’absence totale de vision écologique de l’Elysée, affirme la FNAB, évoquant « retards de paiement, suppression des aides au maintien, objectifs de développement mensongers« . LA FNAB a milité l’an dernier pour l’interdiction du chauffage des serres et de la production de fruits et légumes bio hors saison, dénonçant la volonté de certains producteurs de fruits et légumes d' »industrialiser » la filière et de trahir l’esprit du bio
L’organisation pointait la pollution générée par le chauffage des serres. S’appuyant sur une étude de l’Ademe, elle soulignait qu’une tomate produite sous serre chauffée émettrait, avec 2,2 kilos de CO2 pour un kilo de tomates, sept fois plus de gaz à effet de serre qu’une tomate produite en France en saison et près de quatre fois plus qu’une tomate importée d’Espagne.
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