analyse restauration collective
Le bio dans la restauration collective, ça avance!
L’ Agence Bio a présenté vendredi dernier une étude relative à la place des produits bio dans la restauration collective suscitant réaction et affichage d’un volonté politique du Ministère de l’Agriculture. Nous avons recueilli l’analyse de Un plus bio qui travaille depuis longtemps sur le sujet.
Sans surprise, les chiffres de l’Agence Bio confirment que les Français souhaitent trouver davantage de produits bio dans les restaurants collectifs. Et sans surprise non plus, le communiqué du Ministère souligne que « le Gouvernement et le Parlement sont pleinement mobilisés pour répondre à leur attente. L’article 24 de la Loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et une alimentation saine et durable (EGalim), promulguée le 1er novembre dernier, dispose qu’au plus tard le 1er janvier 2022, une part au moins égale, en valeur, à 20 % de produits bio, ou issus d’une ferme en conversion, sera comprise dans les repas servis dans les restaurants collectifs. »
Cependant, Un Plus Bio rejoint assez largement les observations que nous faisions sur France Culture à l’occasion de l’annonce du projet de bonus développé par la Fondation Nature et l’Homme (FNH).
Donner l’argent directement aux cantines, c’est prendre le risque, de fait, d’alimenter les caisses de l’industrie agroalimentaire et permettre d’afficher à moindre frais un logo Bio, par exemple en ajoutant quelques yaourts. Et cela sans travailler sur le fond, ni la relocalisation de la production. De surcroît, dans une telle hypothèse aucune augmentation de revenus n’est à prévoir du côté des agriculteurs pas plus que des cuisiniers, lesquels, ce n’est pas nouveau, en ont bien besoin.
Un plus bio ajoute: « Utilisons la loi qui prévoit de comptabiliser l’agriculture en conversion Bio dans les 20% à atteindre. C’est en effet un double levier qui augmente la part d’agriculteurs Bio et introduit rapidement du volume de production sur les territoires pour la restauration collective.
Notre observatoire, comme le sondage de l’Agence Bio, montre que les collectivités savent compenser le cout des achats Bio par des pratiques vertueuses. »
Un Plus bio propose ainsi quatre axes de travail pour réussir:
« 1- Former les élus aux politiques publiques alimentaires innovantes et former également des cuisiniers et gestionnaires aux bonnes pratiques du bio sans surcout.;
2- faciliter les échanges producteurs- restauration collective par des temps de rencontres et de contractualisation équitable;
3- amplifier les conversions des producteurs et le soutien aux structures capables de les épauler dans cette transition;
4- Introduire dans tous les Plan Alimentaires Territoriaux (P.A.T.) un chapitre sur l’approvisionnement bio des restaurations collectives. »
Pour le reste, Didier GUILLAUME a indiqué vendredi : « des solutions concrètes existent, nous les avons d’ailleurs développées lorsque j’étais Président du Conseil Départemental de la Drôme. Il s’agit notamment de plateformes permettant de mettre en relation élus, responsables de cantines et agriculteurs, mais aussi d’outils pour mieux utiliser la commande publique. Mon ministère est pleinement mobilisé sur le sujet pour accompagner les filières bio et les collectivités ».
Une chose est donc certaine, c’est qu’un mouvement d’ampleur est en route et que les citoyens vigilants ne cesseront de pousser les feux pour qu’enfants, personnes âgées et patients hospitalisés retrouvent le goût des choses et la santé qui va avec.
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