Analyse Un œil sur le monde
Art et agriculture, ESSE, une revue québécoise les marie avec talent
C’est au détour de la 11ème édition de Manif d’Art, la Biennale d’art contemporain de la ville de Québec, que l’on est tombé sur Esse, une revue qui n’a guère d’équivalent en Europe. Pour leur 110ème numéro ils ont sélectionné les artistes les plus pertinents à donner leur vision d’un modèle agricole partout remis en question.
On ne fera pas mieux que de reproduire le début de l’éditorial de Sylvette Babin pour vous donner envie de plonger dans cette revue bilingue anglais-français. Sylvette est directrice de la revue depuis 2002 et a poursuivi entre 1997 et 2015 une pratique en art performance au cours de laquelle elle a participé à de nombreux événements artistiques au Canada et à l’étranger. Elle signe son édito sous le titre « Prendre le champ ».
« Témoin des préoccupations écologiques du monde, l’art actuel se fait de plus en plus engagé. Le tournant végétal qui l’accompagne et qui ouvre sur un foisonnement d’œuvres orientées vers la nature nous rappelle peut-être différents moments de l’histoire de l’art, du naturalisme du 19e siècle à l’art environnemental des années 1960‑1970. Aujourd’hui, toutefois, cette tendance se manifeste surtout par un désir de collaborer étroitement avec les paysan·nes, les agricultrices et les agriculteurs, pour mettre de l’avant leurs préoccupations communes concernant l’exploitation de la terre.
Par conséquent, on ne s’étonnera pas que Esse prenne le champ avec les artistes. Le jeu de mots n’est pas fortuit : il fait état de la propension de la revue à bifurquer sur des voies parallèles à l’art et aux enjeux esthétiques pour tenter de faire activer les débats de société et, dans le cas précis de ce dossier, les questions agroécologiques. Rappelons que si l’intérêt des arts visuels pour le brouillage des frontières disciplinaires n’a rien de nouveau, il sera toujours essentiel d’en repenser les assises. Nous avons donc choisi de faire place aux imaginaires agricoles et aux relations entre les humains et la terre dans le but de réévaluer notre approche de l’agriculture, sa relation aux différentes histoires coloniales et sa transformation vers des pratiques plus justes et plus durables. »
La suite est à lire ici et on peut aussi commander le numéro, voire s’abonner…
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