Portrait Producteur

Et oui, un céréalier peut être mince!

14.04.15

En ces temps de réformes territoriales, il est toujours bon de se rappeler que l’Ile-de-France est une terre agricole pour 48% de sa surface. A une heure au sud de Paris, vous voilà donc facilement perdu au cœur du Gâtinais, en Seine-et-Marne dans les immensités céréalières, tout petit dans une succession de centaines d’hectares de champs sans fermes apparentes, comme si ces cultures étaient entièrement pilotées par des robots virtuels. C’est là que se niche Claude Morisseau, un céréalier pas comme les autres, un humain qui affiche cinq générations d’agriculteurs au compteur de la Ferme de Filbois.

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La ferme de Filbois, une exploitation agricole familiale diversifiée où l’on cultive blé, orge, betteraves à sucre, pois …
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Derrière la ferme des champs à perte de vue.

Claude Morisseau ne voit pas le monde en noir et blanc, il essaye de faire au mieux dans un univers en pleine mutation en diversifiant ses cultures, en ne cherchant pas à faire plus, pour le plaisir du plus, en sortant du cliché du « gros céréalier, forcément gros » comme il aime à le dire. Nous l’avons rencontré avec notamment en tête l’idée de goûter la bière « La gâtine » issue de l’orge qu’il cultive, mais aussi pour le regard qu’il porte sur la culture des céréales aujourd’hui en France, à quelques encablures d’une retraite que l’on soupçonne d’être bien méritée.

Le regard pétillant et le sens de la continuité chevillé au corps, il nous en dit un peu plus dans cette vidéo:

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Vincent, le fils s’occupe de la boutique. Le reste du temps, c’est aussi l’homme des bêtes.

Et puis, Claude Morisseau a une autre passion, « largement initiée par mon épouse » précise-t-il : c’est transmettre. Evidemment en tout premier lieu à ses enfants mais surtout à ceux des autres. A la Ferme de Filbois, on ne passe pas tout son temps à cultiver pour soi mais on cultive des classes entières de mômes qui passent un journée complète à apprendre que le blé fait une fleur et que la farine ne pousse pas dans des usines pétrochimiques. L’implication de Claude Morisseau dans ces activités pédagogiques interactives est une partie essentielle de sa vie.

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Les enfants découvrent des moutons, porcs, chèvres, lapins, poules, dindons, pintades, pigeons, oies, canards … Et les boucs à laine mohair sont particulièrement sympas.
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La ferme propose deux ateliers : Du blé au pain (récolter les grains de blé dans les épis, puis moudre et tamiser la farine, et enfin façonner son propre petit pain) et Du mouton à la laine …
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Que mangent leurs moutons? Pulpe de betterave, paille, foin, pois et orge.

Ainsi, à la ferme de Filbois, les céréales ne sont pas isolées de l’ensemble de la chaîne. Les enfants les contextualisent, un coup comme nourriture animale, un coup comme élément d’autres produits qu’ils reconnaissent. Le pédagogue Morisseau y est allé d’un parcours complet avec une jolie signalétique fabriquée maison, qui vient compléter les fiches très complètes éditées par Passion Céréales. Visiblement les enseignants font la queue pour rendre leurs cours de SVT vivants, mais « pas plus de deux classes en simultané pour l’efficacité du programme » précise Morisseau.

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Dans les champs, des petits bacs présentent les différentes céréales. On comprend quand elles poussent, quels animaux elles nourrissent.
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Un peu partout dans la ferme des panneaux pédagogiques expliquent aux enfants le travail à la ferme.

L’initiative vaut d’être saluée aussi pour l’image de l’agriculture qui peine à communiquer sur elle-même, comme Claude Morisseau nous le précise dans cette vidéo:

Et même si vous ne faites parti d’aucune visite scolaire, n’hésitez pas à visiter la boutique (membre du réseau Mangeons local en Ile-de-France) ouverte le week-end et qui diffuse les produits de la ferme et les meilleurs produits locaux ainsi que, bien évidemment, la bière La Gâtine.

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La bière La Gâtine porte l’image du terroir Gâtinais et du savoir-faire des producteurs d’orge.
La ferme de Filbois
Famille Morisseau
17, rue Grande
77570 Aufferville
tél. : 01.64.28.76.77

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