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Selon la Commission, les pratiques agricoles participent à la détérioration de la biodiversité
Mercredi 20 mai, la Commission européenne a rendu public un rapport portant sur 231 biotopes recensés sur l’ensemble de son territoire. Et son constat est sans appel : « L’Union européenne doit livrer des efforts beaucoup plus importants pour protéger ses oiseaux, espèces et écosystèmes rares ou menacés et freiner la perte de sa biodiversité ». Selon cet état des lieux de la nature européenne sur 2007-2012, 32% des quelque 240 espèces évaluées d’oiseaux restent « menacées ou quasi-menacées », dont des spécimens aussi communs que l’alouette ou la barge à queue noire.
Les 1 200 espèces protégées au titre de la directive habitats -poissons, amphibiens ou plantes vasculaires – se portent encore moins bien, 60% étant jugées dans un état de conservation « défavorable ». « L’état de ces espèces dans les prairies, les zones humides et les dunes est particulièrement préoccupant », met encore en avant la Commission. La faute à la détérioration des habitats, dont 77% sont, eux aussi, considérés comme étant « dans un état de conservation défavorable », en particulier les zones humides, tourbières et marais ainsi que les pâturages.
« Les principales menaces recensées pour les habitats sont liées à certaines pratiques agricoles, dont le surpâturage, l’abandon des systèmes pastoraux et l’utilisation d’engrais et de pesticides », pointe encore le rapport. La tendance générale est que les espèces et habitats en bon état le restent ou sont améliorées, mais que ceux dans une situation précaire continuent de se détériorer. « Sauf amélioration majeure des tendances, les objectifs de protection de la biodiversité que s’est fixée l’UE avec ses directives oiseaux et habitats ne pourront pas être atteints d’ici à 2020 », mettent en garde les auteurs du rapport qui soulignent également « l’ampleur des défis à affronter, qu’il est essentiel que nous relevions car la santé de notre nature est liée à celle de nos citoyens, ainsi qu’à notre économie ».
Karmenu Vella, commissaire européen chargé de l’Environnement, s’est toutefois félicité que le tableau ainsi dressé « démontre clairement que les mesures visant à régénérer des écosystèmes fragiles peuvent donner d’excellents résultats ». Sur ce point, le rapport de la Commission cite notamment le succès de mesures de conservation du rapace le gypaète barbu ou les répercussions positives concernant le réseau de zones protégées Natura 2000, couvrant 18% du territoire européen. Pour l’ONG WWF, « l’intérêt de ce rapport montre aussi que quand la nature est correctement protégée et gérée, elle peut se rétablir ».
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