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Un demi-millier de manifestants contre Monsanto et la culture des OGM
Un demi-millier de personnes ont manifesté samedi à Ouagadougou contre la culture des organismes génétiquement modifiés (OGM) au Burkina Faso et contre le géant agroalimentaire américain Monsanto, qui a introduit en 2003 le coton transgénique dans le pays. « Nous marchons contre Monsanto et les OGM car le Burkina Faso est un pays phare dans la sous-région en matière de production d’OGM« , a déclaré Blandine Sankara, responsable de l’association Yelemani pour la promotion de la souveraineté alimentaire, principale organisatrice de la manifestation. Le Burkina Faso, qui a détrôné depuis 2007 l’Egypte comme premier producteur de coton du continent, est le seul pays d’Afrique de l’Ouest à avoir expérimenté la culture de coton OGM en plein champ. Ouagadougou a entrepris en 2009 une production à grande échelle de coton transgénique, après des recherches débutées en 2003 avec l’appui de Monsanto.
Les manifestants demandent aux autorités burkinabè « un moratoire d’au moins 10 ans » afin de « poursuivre des recherches indépendantes » sur les OGM. « Un pays pauvre comme le Burkina Faso n’a pas les moyens de prendre en charge les problèmes de cancer et de santé publique » liés aux OGM, selon Mme Sankara. Début mai, les sociétés cotonnières ont annoncé qu’elles réduisaient de 73% à 55% la proportion nationale de coton génétiquement modifié (CGM) à cause de « difficultés techniques« , se donnant trois ans pour mener de nouvelles recherches avant de reprendre la production « normale » de CGM à grande échelle, dans un pays essentiellement agricole où au moins 3,5 millions de personnes (sur 18 millions d’habitants) vivent directement des revenus du coton. « Nous sommes contre ce produit et son utilisation parce que c’est une science qui est en pleine évolution« , estime Didier Zongo, enseignant de génétique à l’université de Ouagadougou, pour qui « les inconvénients des OGM sont immenses« . « Tant qu’on a un doute, on ne doit pas diffuser des produits dangereux pour la santé« , a plaidé Christian Legay, membre de l’ONG française Autre Terre, qui craint que le Burkina se tourne vers d’autres cultures OGM (sorgho, niébé) dans les années à venir. Fortement contesté par une partie de la population – surtout à ses débuts -, le coton transgénique a permis selon les autorités d’augmenter la productivité et réduire le recours aux pesticides. Samedi est une journée de mobilisation mondiale contre Monsanto et les autres multinationales produisant OGM et pesticides et pour un nouveau modèle agricole respectueux de l’environnement.
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