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Les médias japonais font leurs choux gras du scandale de la viande avariée en Chine
Les médias japonais se délectaient mercredi en expliquant par le menu les mauvaises manières d’une usine chinoise d’alimentation qui a utilisé de la viande avariée, tandis que le gouvernement nippon faisait part de son intention de renforcer les contrôles.
Toutes les télévisions japonaises ont diffusé à maintes reprises des images prises dans l’usine de Shanghai incriminée, où l’on aperçoit des ouvriers remettre sur la ligne de production de la viande tombée au sol, ou manipuler de la chair si peu fraîche qu’elle en est vedâtre. « Avec des informations inquiétantes comme celles-là, on n’a plus envie d’acheter des produits chinois« , a insisté un journaliste de la chaîne de télévision Nippon TV dans un programme très suivi par les mères au foyer.
La chaîne de restauration rapide McDonald’s au Japon avait annoncé mardi qu’environ 20% des McNuggets (morceaux de poulet panés) servis dans 40% de ses boutiques de l’archipel (soit 1.340 restaurants) provenaient de l’usine de Shanghai. Le groupe FamilyMart vendait aussi du poulet panné confectionné au même endroit dans ses quelque 10.000 supérettes de l’archipel. Selon des données compilées par le ministère japonais de la Santé cité par la chaîne de télévision NHK, les deux sociétés ont importé l’an dernier pas moins de 6.000 tonnes de viande conditionnée par l’usine au coeur du scandale.Les deux groupes ont cessé de proposer cette marchandise.
Pour le moment, aucune autre société nippone n’a déclaré avoir acheté des produits de cette usine, mais des vérifications sont en cours pour s’assurer que ne sont pas utilisés des circuits indirects (un grossiste s’approvisionnant auprès du site problématique). Jusqu’à présent, aucun cas d’intoxication lié à cette denrée périmée n’a été rapporté aux autorités japonaises, mais le ministère de la Santé a demandé un rapport circonstancié à chacune des antennes régionales d’assurance sociale. Interrogé mercredi matin en conférence de presse, le porte-parole du gouvernement nippon, Yoshihide Suga, a indiqué que les inspections allaient être renforcées et que des mesures sanitaires plus sévères allaient être prises afin que n’entrent pas sur le territoire des produits avariés.
L’usine OSI de Shanghai, établie en 1996, employait plus de 500 ouvriers sur cinq lignes de production et préparait sous plusieurs formes de la viande de porc, de boeuf et de poulet, selon le site internet du groupe. La Chine, un important fournisseur du Japon en dépit de relations politiques exécrables, est régulièrement confrontée à des scandales alimentaires qui dissuadent une partie des consommateurs japonais. Ces derniers se souviennent entre autres de « gyoza » (nom japonais des « jiaozi », raviolis chinois) aux insecticides qui en 2008 avaient causé la panique dans la population nippone.
Parmi les autres affaires les plus retentissantes figurent des huiles de cuisine recyclées, des oeufs teintés avec des colorants nocifs, des champignons cancérigènes, du tofu (pâte de soja) contrefait, du vin frelaté ou du porc au clenbuterol, un anabolisant. Le scandale le plus retentissant reste néanmoins celui du lait contaminé à la mélamine qui, en 2008, avait provoqué la mort de six enfants et rendu malades 300.000 autres.
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