Les jeunes adultes boudent les produits de la mer, la faute à des prix élevés et à des poissonneries qui ont délaissé cette tranche d’âge, selon une étude et des professionnels de la pêche réunis en assises cette semaine à Granville.
Lorsqu’ils font leurs courses, les moins de 35 ans achètent moins de produits aquatiques que leurs aînés, environ 40% de moins, selon une étude réalisée par Kantar pour l’organisme public FranceAgriMer. Un décalage que tempère Jérôme Lafon, délégué filière pêche de FranceAgriMer: pour lui, cela s’explique en partie parce que ce sont des foyers plus petits. « La consommation s’est déplacée un petit peu. Au niveau de la restauration, on a une consommation de poissons qui est importante. Mais par contre, il est un fait qu’on a une petite désaffection en magasin, sur les tranches de jeunes« , note de son côté Bernard Benassy, patron de Poissonnier corail, une coopérative qui réunit 130 commerces dans toute la France. « Je l’explique principalement parce qu’au niveau de la poissonnerie traditionnelle, on ne s’est pas forcément adapté, on a encore beaucoup de magasins qui sont anciens et là, on passe un peu à côté de cette tranche« , ajoute-t-il, relevant également que des magasins sont souvent situés dans des zones plus accessibles en voiture, notamment en province.
« Les jeunes veulent avoir un grand choix et être beaucoup plus sur la partie traiteur, des choses déjà préparées ou alors quelque chose uniquement à cuire« , ajoute M. Benassy. Mais avant l’aspect pratique, un autre facteur détourne les jeunes ménages des étals des poissonniers: « le premier qu’ils citent demeure le prix. Pour 60% des Français, c’est le principal frein à la consommation« , explique Jérôme Lafon. « C’est un produit cher, qui devient luxueux, un peu, le panier moyen dans nos magasins, c’est 40 euros« , renchérit M. Benassy. « Mais il existe quantité de solutions de produits aquatiques accessibles à toutes les bourses. Encore faut-il les connaître et les mettre à portée de tout un chacun« , estime M. Lafon.
« Se faire des moules, ce n’est pas très cher, se faire du lieu noir, du grondin, c’est accessible. » Autre piste, pour attirer une clientèle plus jeune, les signes de qualité et de durabilité, séduisants pour des populations plus sensibles à l’aspect environnemental. « Certains produits plus chers sont plébiscités parce qu’ils correspondent à leurs valeurs« , indique ainsi M. Lafon. « La part du bio dans les achats de saumon pour les moins de 35 ans, elle est nettement supérieure à la part de bio dans les achats de saumon des gens plus âgés. »
Par Nicolas Gubert pour AFP
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