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Les exigences des supermarchés contribuent à la crise alimentaire mondiale
Les exigences des supermarchés dans les pays développés en faveur de produits frais à l’aspect impeccable et le recours à des dates de consommation arbitraires provoquent des pertes de nourriture massives qui pourraient servir à alimenter le reste de la planète, selon l’ONU. Près de 1,3 milliard de tonnes de nourriture sont jetées chaque année dans les pays développés, plus que la quantité nécessaire à alimenter le milliard d’êtres humains qui souffrent de la faim dans le monde, a affirmé jeudi à Genève l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). En outre, l’énergie dépensée pour cultiver des produits qui finissent dans les poubelles représente la troisième source de gaz à effet de serre dans le monde, derrière les émissions des Etats-Unis et de la Chine, a souligné la FAO, en citant un rapport sur les Objectifs de développement durable de l’ONU.
Lors d’un colloque jeudi au Palais des Nations, siège de l’ONU à Genève, des experts des Nations unies et de la société civile ont déclaré que pour lutter contre ce problème, il était nécessaire de réformer la façon dont les produits alimentaires sont vendus. Dans beaucoup de supermarchés en Occident, seuls les produits « bio » ou « organiques » présentent un aspect imparfait, comme des concombres tordus ou des oranges à la peau tachée. Sarah Oppenheimer, du groupe militant basé en Grande-Bretagne Feedback Global, a accusé les chaînes de supermarchés de jeter des produits consommables à cause d' »imperfections superficielles ». Elle a notamment cité la pratique répandue qui consiste à couper les extrémités des haricots verts afin qu’ils s’alignent parfaitement dans les emballages, ce qui fait perdre environ 20% de la valeur nutritive du produit. Mme Oppenheimer a également réclamé une standardisation des systèmes de marquage, en relevant que les mentions « date limite de vente », « date limite de consommation » et « date limite d’utilisation optimale » semaient la confusion et n’avaient souvent aucun lien avec la date d’expiration réelle du produit. La FAO et la Commission économique pour l’Europe des Nations unies (UNECE), qui co-organisait ce colloque, ont déclaré dans un communiqué que la mauvaise compréhension des dates limites sur les produits était « l’une des causes des pertes de nourriture ».
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