En continu brèveSociété
Foodpolis, le rêve coréen d’une cité industrielle de l’alimentaire
Avec Foodpolis, une cité 100% dédiée à l’alimentation, la Corée du Sud rêve de jouer les passeurs entre le reste du monde et un marché d’1,5 milliard de consommateurs coréens, japonais et chinois.
Venu recruter sur le Salon de l’alimentation à Paris (SIAL), Hojoon Cha déploie ses cartes et ses plans pour vanter le projet qui doit démarrer début 2016 à Iksan: plus de 3 millions de m2 avec les zones résidentielles, à moins de deux heures au sud de Séoul par le train grande vitesse en cours de construction, disposant d’un port et d’un aéroport. »Les entreprises qui s’installeront en Corée auront un meilleur accès au marché asiatique« , affirme Hojoon Cha, conseiller en investissement de l’Agency for Korea National Food Cluster. « De là, on est face au Japon et tout près de la Chine » indique-t-il sur la carte. « La porte d’entrée vers une soixantaine de villes de plus d’un million d’habitants« .
Foodpolis, un projet du gouvernement coréen lancé en 2009 par le ministère de l’Agriculture sur le modèle de la Food Valley aux Pays-Bas, ou du pôle de compétitivité français Vitagora près de Dijon, qu’il cite, veut devenir la plateforme privilégiée des exportations alimentaires vers l’Asie. En installant des entreprises coréennes, dont la présence s’est renforcée au Sial où 28 d’entre elles sont représentées, du kimchi (produits fermentés) traditionnel aux chips d’algues. Mais surtout en attirant des Américains et des Européens auxquels seront fournis les terrains, les infrastructures commerciales notamment en transport, mais aussi (et surtout) le coup de pouce administratif pour surmonter les nombreux obstacles qui barrent souvent l’accès des marchés alimentaires étrangers.
A ce jour, une centaine d’entreprises, dont 60% d’étrangères, ont signé le mémorandum qui servira de base au contrat ferme à venir. Parmi elles, six françaises ainsi que cinq chinoises. « Les fabricants chinois sont confrontés à la méfiance de leurs consommateurs qui doutent de la sécurité des produits: d’où leur intérêt à venir fabriquer chez nous afin de réexporter vers la Chine sous label coréen« , explique le conseiller. Autre avantage, souligne-t-il, la Corée dispose d’accords de libre-échange avec 48 pays à travers le monde, qui totalisent 61% du PIB mondial et 46% du commerce planétaire: « On est l’un des rares pays à avoir signé des accords avec les Etats-Unis et l’Union européenne et nous sommes en ce moment en discussion avec le gouvernement chinois. Ceux qui signent avec nous pourront en bénéficier. Et nous pouvons aussi favoriser les accords de partenariat (joint ventures)« , insiste-t-il.
C’est d’ailleurs la devise de Foodpolis: « Créer de la croissance par la liberté de commercer » (Créating Economic Growth through free trade). Ceux qui viendront vont aussi profiter des services d’appui, dont une banque de données des meilleurs talents locaux disponibles, des unités de R&D (Recherche et Développement), un centre Qualité et Sécurité pour conduire tests et certification et un autre dédié à toutes les démarches administratives. Plus une unité de production d’emballages et une usine pilote pour les échantillons.
Enfin, les trois premières années les entreprises « invitées » seront exemptées d’impôts sur le revenu, réduits de moitié les deux années suivantes. Et totalement dispensées de taxes locales pendant 15 ans. Quant aux terrains, leurs loyers seront réduits de moitié pendant 50 ans, éventuellement reconductibles d’autant. Au total, le projet Foodpolis escompte 150 implantations d’usines plus une dizaine d’entreprises spécialisées en R&D, sans préjugés de taille ou de spécialité – « même une petite biscuiterie familiale peut venir« . A Villepinte, assurait-il dimanche, Hojoon Cha compte déjà quatorze rendez-vous pris à l’occasion du Salon, qui dure jusqu’à jeudi.
Partagez moi !
Vous pourriez aussi être intéressé par
En continu Cinéma
Projection-débat avec le réalisateur de “La ferme des Bertrand” au cinéma Le Méliès de Montreuil
En continu
Mieux Manger au Ciné, l’association qui œuvre pour une meilleure alimentation dans les lieux culturels s’allie à Open Food Facts
En continu