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Beurre : « encore quelques mois » de « tension » à prévoir en France
La France « va rester en situation de tension encore quelques mois sur le beurre, jusqu’à ce que la production remonte » a déclaré mercredi Dominique Chargé, président de la Fédération nationale des coopératives laitières (FNCL). A court terme, la situation de quasi-pénurie de beurre dans certains endroits restera « difficile » « pour toute la période d’automne et de début d’hiver », a déclaré M. Chargé lors d’une conférence de presse à Paris.
Ensuite, les conditions climatiques pour les récoltes d’herbe en fin d’été et début d’automne ayant été meilleures qu’au printemps, les éleveurs producteurs laitiers devraient « normalement » avoir de meilleures réserves fourragères « pour nourrir leurs vaches et produire cet hiver », a estimé le responsable.
La tension sur le beurre est perceptible dans le monde entier avec une envolée des cours mondiaux due à différents facteurs, mais une certaine « pénurie » est apparue dans certains rayons de grande distribution, uniquement en France, premier pays consommateur de beurre, même dans des régions grandes productrices comme la Bretagne et la Normandie. Sans aller jusqu’à dire que la « pénurie » pourrait être plus organisée que réelle, le président de la FNCL met en cause le système de fixation annuel trop rigide des prix entre les producteurs et la distribution.
« Dès lors qu’il n’y a plus abondance, on dit qu’il y a pénurie », a dit M. Chargé. « Aujourd’hui, un industriel transformateur en France a clairement plus intérêt à faire du fromage avec les matières grasses du lait ou à se tourner vers d’autres circuits que la distribution pour vendre son beurre, car il ne peut pas répercuter les hausses de tarif du marché mondial auprès des distributeurs », a-t-il ajouté.
Conséquence, en août, selon les statistiques de FranceAgriMer, la France était quasiment l’un des seuls pays d’Europe à voir ses exportations de beurre vers les pays hors UE augmenter par rapport aux douze mois terminés en août 2016, alors que la crise du beurre avait été largement annoncée depuis le printemps. Explication: « Les acteurs économiques ont trouvé une meilleure valorisation de leur beurre à l’étranger qu’en France », estime M. Chargé. D’où la « pénurie ».
Interrogé sur la proposition du ministre Stephane Travert de nommer un médiateur sur le sujet, M. Chargé a souligné qu’un médiateur n’était « pas un arbitre »: « Il pourra peut-être constater les problèmes et amener les acteurs à mieux travailler ensemble » a-t-il espéré. « Il s’agit d’un problème de fonctionnement des relations commerciales entre industrie/Producteurs et commerce » a-t-il dit. « La crise du beurre est l’illustration du dysfonctionnement de toute la filière » a-t-il ajouté.
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