Culture food

Des cuisines high-tech nourrissent les rêves des élèves kényans

29.11.24

Encore un article réjouisssant dans ce monde de brutes, sur le formidable site Reasons to be Cheerful. On découvre, sous la plume de Peter Yeung un journaliste indépendant basé à Paris, un incroyable reportage dans la Giga Kitchen de Nairobi où des cuiseurs à vapeur produisent 60 000 repas par jour pour les écoliers, alliant efficacité industrielle et technologie durable. Ce centre de 3 000 m², alimenté par des briquettes écologiques et des véhicules électriques, est le fleuron de Food4Education, le plus grand programme local de repas scolaires au Kenya.

La giga Kitchen de Nairobi © Peter Yeung

 « Rien n’est gaspillé ici », explique Carol Kinuthia, 24 ans, responsable de la Giga Kitchen, décrivant le processus méticuleux qui permet de livrer des repas sains et locaux à 216 écoles publiques de Nairobi chaque matin.

Fondé en 2012 par Wawira Njiru, Food4Education a commencé modestement en nourrissant 25 élèves à Ruiru. Aujourd’hui, le programme alimente près de 350 000 enfants chaque jour dans sept comtés, avec pour objectif d’atteindre un million de repas quotidiens d’ici 2027 et trois millions d’ici 2030. « Le problème, c’est que les enfants s’évanouissaient à cause de la faim », explique Njiru. « S’ils ont faim, ils ne peuvent pas apprendre. Alors pourquoi ne pas les nourrir ? »

L’impact du programme est transformateur. Une étude menée par Food4Education révèle une augmentation de 25 % des inscriptions scolaires et une hausse de 93 % de l’assiduité. À l’école primaire Olympic de Kibera, le directeur Sinas Opiyo Okumu a constaté les effets positifs : « Un enfant ne peut pas apprendre le ventre vide. J’ai vu de mes propres yeux le changement apporté par ces repas. »

Les repas, subventionnés à seulement 0,04 $ chacun, sont payés grâce à des bracelets connectés, les rendant accessibles même aux familles les plus défavorisées. « Cela m’aide beaucoup ; c’est mieux pour l’équilibre entre travail et vie familiale », explique Elizabeth Ochau, une mère célibataire qui travaille désormais à temps partiel à l’école.

Au-delà de l’éducation, l’initiative soutient des milliers d’agriculteurs locaux et emploie des parents, principalement des mères, pour distribuer les repas. Ses pratiques durables, notamment le zéro déchet et l’approvisionnement en produits végétariens locaux, attirent l’attention internationale. Donald Bundy, expert en programmes de repas scolaires, qualifie ces initiatives de « transformatrices », soulignant leur rôle dans l’amélioration de la santé, de l’éducation et de l’égalité.

Le modèle urbain de Food4Education fait face à des défis alors qu’il s’étend aux zones rurales, nécessitant une adaptation par rapport à ses opérations centralisées. Mais Njiru reste optimiste. « Nous avons un modèle qui fonctionne », dit-elle, inspirée par des leaders mondiaux comme la fondation Akshaya Patra en Inde, qui nourrit 100 millions d’enfants chaque jour.

Avec l’ambition de révolutionner les repas scolaires à travers l’Afrique, Food4Education établit un précédent en matière d’interventions à faible empreinte carbone et à fort impact. Comme le déclare sa devise, il s’agit de bien plus que de remplir des estomacs — c’est « éveiller des possibilités ».

L’article complet (en anglais) avec le magnifique reportage photo de Peter Yeung est à retrouver ICI

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