Nous respirons en moyenne plus de 20 000 fois par jour et cela sans presque jamais y penser, pourtant cela influence directement notre façon de nous hydrater et de nous nourrir. La sédentarité par exemple induit une pratique respiratoire déficiente alors que l’activité physique régulière aurait plutôt tendance à l’améliorer. Mais pourquoi sommes-nous donc majoritairement ignorants en matière de vitalité respirante ?
On ne nous dit quasiment jamais que nous partageons presque à chaque instant un repas avec nos proches puisque l’air que nous respirons est ambiant et fait de nous des « co-respirants ». Nous sommes dotés d’organismes qui respirent mais nous n’en connaissons pas véritablement la valeur, sauf incident ou pathologie. L’école n’enseigne pas cette matière et n’instruit pas les enfants sur ce sujet ou fort mal. C’est pourtant de cette façon dont nous actons notre naissance et c’est notre espace commun que cet air qui nous entoure et nous maintient en vie au rythme de notre diaphragme, de nos poumons, de notre cœur, etc. Bref, nous métabolisons de l’air pour en tirer de quoi oxygéner nos cellules et nous défaire d’un surplus de gaz carbonique.
Tout au long de notre vie nous bénéficions de cette manne bien que nos comportements d’individus hyper-modernes contribuent à en altérer dramatiquement la pureté. Jour après jour, nous respirons un air de moins en moins pur et nos organismes en pâtissent de plus en plus bien que cette intoxication permanente ne produise encore que peu de réactions citoyennes. Les métaux lourds, les particules fines, les perturbateurs endocriniens, et autres délices de ce genre nous rendent peu à peu insensibles, asthéniques et anémiques. Nous perdons de notre vitalité et de notre appétit de vivre parce que nos conditions de vie induisent une piètre qualité de l’air et que cela nous empoisonne l’existence en permanence. Nous sommes agressés par une multitude d’ennemis plus ou moins visibles qui nous épuisent et nous font perdre nos repères en matière d’alimentation et d’hydratation. Ce cercle vicieux nous affaiblit au quotidien et nous rend moins aptes à goûter et apprécier la nourriture saine et l’eau pure quand d’aventures nous avons la chance d’y avoir accès. Nos sens sont impactés par notre médiocre compétence respiratoire et notre incapacité à préserver un capital oxygénant pourtant si essentiel à notre subsistance et à celle de tout ce qui respire d’une manière ou d’une autre sur terre.
Que nous le voulions ou non, nous sommes tous oxygénivores et notre vie est une succession de bols d’air plus ou moins purs que nous inhalons à longueur de temps pour rester vivants. L’air est notre autre lait maternel, il nous raccroche à la vie à chaque instant et notre corps est une machine thermo-régulante oxygénée qui fabrique et détruit des cellules afin que nous puissions nous régénérer. Nous sommes d’abord et avant tout des mangeurs d’air, des distilles ambulants organisés physiologiquement pour recycler l’air ambiant et brûler de l’oxygène qui nous réhabilite en permanence en tant qu’être vivant vulnérable et périssable. Le goût de l’air et sa texture nous informent continuellement sur la qualité atmosphérique de notre présence au monde. Et cet exercice respiratoire sisyphéen qualifie également notre façon de nous hydrater et de manger avec appétit. Nous savons tous qu’une bonne marche en forêt donne véritablement faim, qu’une demi-heure de natation donne soif et envie d’une collation, mais aussi qu’une pratique respiratoire saine régule notre rapport aux aliments gras, salés ou sucrés, aux excès ou même que notre tolérance à l’alcool se trouve considérablement réduite lorsque nous sommes dans une forme olympique. Nutriscore, compte-calories, applications diverses pour scanner nos aliments, ne sont que des techniques relevant d’une approche fonctionnelle des choses. Pourquoi donc ne pas revenir aux principes qui gouvernent notre métabolisme depuis toujours ?
Nous absorbons des milliers de litres d’air par jour pour y trouver de quoi subsister organiquement et cet apport ultra-fréquent est complété par les liquides que nous absorbons et la nourriture que nous ingérons. Il est peut-être temps pour nous d’établir un lien pédagogique direct entre notre faculté respiratoire et nos besoins alimentaires en créant des cursus éducatifs pour tous les âges qui feraient ressortir l’importance d’une relation triplement harmonieuse à l’air, à l’eau et à la nourriture.
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