Nombre d’articles de presse commentent depuis quelques jours la piètre qualité des repas servis aux athlètes du Village Olympique sans vraiment s’intéresser à la source : celle du mécanisme diabolique des marchés publics.
La photo vous rappelle quelque chose, et pas forcément dans le champ de vos meilleurs souvenirs gustatifs. C’est ce même souvenir que des athlètes du monde entier ramèneront chez eux parce que servir 40 000 repas par jour au Village olympique a paru aux organisateurs un défit que seule une entreprise gigantesque pouvait relever. Dit comme ça, c’est d’une évidence logistique fort peu contestable. Mais si on veut bien imaginer que 40 000 ça peut aussi s’analyser comme 4 fois 10 000 ou 8 fois 5 000, une toute autre logique aurait pu être mise en oeuvre dans la rédaction de ce Marché public.
On aurait pu par exemple confier 13 unités de cantines correspondant à nos 13 Régions qui auraient été plus qu’intéressées à développer leur politique d’attractivité territoriale et à faire travailler leurs PME. Les athlètes du monde entier seraient rentrés chez eux avec une image de cette France qui ne mangent pas la même chose à Strasbourg, à Perpignan et à Clermont-Ferrand et j’oublie au passage 1997 autres recettes iconiques de nos terroirs.
Le système des Marchés publics qui a fonctionné ici n’a été pensé qu’en termes de facilité logistique, et au passage de la rémunération des actionnaires de la Sodexo qui pensaient sans doute faire une jolie opération de communication. Dommage, notre diplomatie culinaire méritait plus d’attention politique.
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