L’hypothèse de voir arriver Daniel Cohn-Bendit au poste précédemment occupé par Nicolas Hulot est de celle qui pose la question du statut et de la méthode de travail d’un Ministre d’État.
On a tous bien écouté le dernier discours de Nicolas Hulot sur France Inter, voire réécouté, parce précisément produit à l’issue d’une longue, très longue réflexion, au regard du temps politique. Et au fond, Nicolas Hulot centre sa réflexion sur la valeur, dans la pratique actuelle des institutions de la Vème république, du titre de Ministre d’État, troisième personnage du gouvernement en ce qui le concernait. Le principe théorique lié à ce titre est que tout ministre hiérarchiquement inférieur devait lui soumettre ses décisions politiques dès lors qu’elles avaient une incidence, fût-elle minime, sur son périmètre de compétence. Or, Nicolas Hulot explique que son périmètre est quasi total et qu’au regard de l’urgence des problèmes liés à l’environnement, peu de dossiers auraient dû échapper à son autorité.
Nous y voici. L’autorité n’est visiblement pas dans le titre, mais dans la capacité, voire la crédibilité, d’un ancien animateur de télévision à faire convoquer des réunions interministérielles à Matignon à tour de bras pour que les décisions politiques mises en œuvre par le gouvernement soient quasi systématiquement élaborées à travers le prisme de la transition écologique.
L’hypothèse de l’arrivée de Cohn-Bendit repose sans doute sur sa grosse voix et ses talents rhétoriques incontestés. Elle met également le doigt sur la faiblesse du personnel politique, sur notre incapacité à produire d’autres profils que des énarques gestionnaires dont la vision du monde s’arrête à leur plan de carrière. Il ne reste donc malheureusement comme choix à Emmanuel Macron que Cohn-Bendit qui n’a pas grand chose à perdre en terme de carrière et X ou Y, qu’aucun français ne reconnaitra comme porteur d’une vision à long terme de la survie de notre planète.
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