Chronique Quand la soif vous tenaille
Les 10 clefs du débutant en vins au naturel
Vous en avez beaucoup entendu parler, peut-être même en avez-vous goûté, mais entre Bio, Nature, sans sulfite ajouté et biodynamie, vous êtes un peu perdu et il vous manque quelques canons au compteur pour bien saisir les nuances. On va vous aider un peu.
Comme pour la gastronomie, il vaut mieux ne pas faire de trop longs discours car le goût a cet avantage d’être un sens très personnel, singulier, et pour l’éduquer, on a encore rien trouvé de mieux que la pratique. Néanmoins, quand on part à la découverte d’un nouvel univers gustatif, il vaut mieux avoir quelques clefs pour pouvoir commencer par un bout. En voici 10:
1.) Qu’est-ce donc qu’un vin dit « nature »?
La vigne, comme n’importe quelle culture, c’est avant tout un sol. Donc tous les vins dont nous parlons sont produits par des vignerons dont les vignes sont cultivées en bio sans intrants chimiques. Et vous vous dites alors que le label Bio que vous connaissez bien pour les aliments va donc faire l’affaire. Hmmmmm, oui, mais non! Car nos vignerons sont ici plus exigeants car une fois le raisin cueilli, il ne leur reste que leurs mains pour faire du vin et les yeux pour pleurer si ça rate. Adieu levures aromatisantes au bon goût de vanille ou de banane, adieu le faux fond de fût de chêne artificiel, adieu même les surdoses de sulfite, obligatoire pour stabiliser cette boisson vivante et la conserver jusqu’à plus soif.
2.) Le sujet vous parait intéressant et vous voulez en savoir plus, un seul ouvrage à conseiller?
Non, on va dire deux pour que vous puissiez progresser dans l’hypothèse où la passion vous gagne. Pour débuter et vous guider, le Glou Guide – 150 vins naturels exquis à 15 euros maxi d’Antonin Iommi-Amunategui et Jérémie Couston (Cambourakis / 160 pages, 15 €) et puis si vous reluquez du côté d’un prochain retour à la terre, définitivement « Le grand précis des vins au naturel » de Stéphane Lagorce, le même qui office dans l’excellente revue 180° pour la gastronomie et son pendant oenologique 12,5°. C’est une bible quasi exhaustive sur le sujet (Homo Habilis 28€) qui vieillira bien.
3.) Vous aimeriez bien vous faire une idée mais vous ne savez pas choisir
Ça tombe bien, notre partenaire Fulgurances, vous a choisi 10 bouteilles pour exercer votre palais. Françaises et étrangères, blancs et rouges, c’est parti, allez-y lentement, voire même prenez des notes en famille, le temps est de votre côté!
5.) Je ne vais pas les trouver chez mon caviste et je ne vais pas commander des caisses de 12 chez le vigneron!
Ça tombe bien car vous pouvez toute les commander une par une et vous faire livrer en allant voir « Vins chez nous« , professionnels du vin (plutôt dans le commerce mais vendangeurs, tailleurs et assistants au chai aux heures perdues) depuis plus de vingt ans et premiers consommateurs des vins proposés
6.) Je préfèrerai connaître un peu plus l’histoire des vignerons et commander en direct
Ça tombe bien on a un confrère bien connu sur France Inter, François-Régis Gaudry, qui a trois chroniqueurs formidables dont vous pouvez écouter tous les podcasts sur le site de « On va déguster » . Dominique Hutin, Antoine Gerbelle et Jérôme Gagnez vous racontent les vins nature avec délice et vous filent toutes leurs bonnes adresses, après quelques bons coups, c’est vous qui filerez les adresses… .
7.) Côté budget, ça pique un peu…
On vous l’accorde, une bonne entrecôte bio d’un animal élevé à l’herbe dans de dignes conditions coûte plus cher qu’un steak haché Charal, une tomate de Provence qui n’a connu ni pesticides ni serre a souvent une autre densité en goût et on peut éventuellement réduire un peu les portions. Si vous avez envie de soutenir des producteurs indépendants qui se crèvent la paillasse pour vous sortie quelques bijoux, il va vous falloir effectivement boire moins mais mieux.
8.) Je suis convaincu, je souhaiterais partager mes expériences
Ça tombe bien, il y a une application formidable tout simplement intitulée Raisin, ce qui en l’espèce, n’est pas totalement stupide. Vous pouvez y découvrir ce que boivent vos voisins, vous pouvez vous même scanner l’étiquette de vos bouteilles, commenter, gueuler aussi, ce qui, en confinement, peut avoir certaines vertus. Bref c’est interactif et convivial et sans Fake News et gratuit, difficile de résister, non?
9.) Mouaaaaaaiiiis, j’aime bien le Bordeaux et les grands classiques de Bourgogne quand même, suis-je viré du Club?
Aaaaarghhh, attention, un Club n’est pas une secte! Aimer le vin, c’est aimer les vins et surtout depuis quand y-aurait-il une autorité supérieure du goût ? C’est votre goût qui compte, pas celui du voisin. Disons que les vins nature sont dans un autre univers gustatif et que le palais prend plus de temps à se défaire d’une longue éducation, disons plus classique. Mais le confinement peut aider à la concentration, goûtez bien, vous pouvez ajouter à votre palette sans soustraire, un enrichissement magique, vous verrez!
10.) Une formule pour me stimuler?
Oui, celle de nos amis de « Vins chez nous » : participez au développement buvable!
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