Qui, à part quelques votants bordelais et lyonnais, connaissait avant hier soir les noms de Pierre Hurmic et Grégory Doucet? Pas les sondeurs en tous cas qui se sont trompés sur les grandes largeurs quant au réflexe vert qui a propulsé ces deux-là aux portes de mairies hautement symboliques.
Oui, bien sûr, les personnes âgées se sont moins déplacées. Oui, bien sûr, la crise sanitaire a tout bouleversé. Oui, bien sûr, n’est pas Chaban ou Juppé qui veut. Oui, bien sûr, Collomb s’est tiré plusieurs balles dans le pied, toutes les analyses convergent. Mais de là à faire gagner plus de 10 points à des candidats écologistes quasi inconnus, il y a un plafond de verre vert que le coronavirus a fait exploser. On ne peut pas non plus imaginer que le charisme de leurs leaders changeants régulièrement ou l’organisation légendaire du Parti ait poussé les électeurs massivement à prendre leur carte à EELV. Reste donc une explication : celle d’un réflexe vert.
Quelque part, sans qu’aucun scientifique n’ait à démontrer quoi que ce soit, le lien entre la crise sanitaire que nous traversons et sa dimension planétaire fait furieusement penser au réchauffement climatique, et laisse deviner un dérèglement général dont la totale responsabilité ne peut être mise sur deux frêles épaules de pangolin.
Les électeurs de Bordeaux et Lyon ont encore une fois montré, après les élections européennes, que nous ne sommes plus dans l’ère des signaux faibles ou de la Gretathunbergisation du discours écologique. Il y a désormais urgence à changer le disque dur des hiérarchies du monde libéral et souhaitons que le Coronavirus serve au moins à ça, voire même, soyons fous, que l’Europe soit à la pointe de ce combat collectif qui lui donnerait enfin une lisibilité incontestable.
Partagez moi !
Vous pourriez aussi être intéressé par
Chronique
Lettre n°9 – Exception agricole, rien n’a vraiment changé !
Chronique
5 bonnes raisons de venir ce week-end à Food Temple California
Chronique