Et bien cette semaine, quelques jours après la fermeture du Salon de l’Agriculture et profitant de l’ambiance de compétition qui règne dans ce studio, je voulais vous parler d’un autre concours, le plus couru de la Porte de Versailles, l’épreuve maîtresse de la fashion week animale, le graal de l’excellence bovine, je veux parler du Top Vaches annuel qui permet à une beauté fatale de devenir l’égérie du Salon.
Se faisant, vous aurez noté que l’animal accède alors à une campagne d’affichage massive lui permettant de côtoyer d’autres égéries travaillant généralement pour des marques de parfum ou de grands couturiers. Alors bien sûr, la première question qui m’est venue à l’esprit, c’est pourquoi diable une vache et pas une poule, un cochon ou une brebis qui font aussi la grandeur de la France paysanne ? Une première réponse, un peu triviale j’en conviens, est que l’animal étant chargé d’accueillir le Président de la République au moment de l’inauguration du Salon, avec force présence de caméras, il y aurait un rapport d’échelle physique assez inconvenant qui pourrait alimenter toutes sortes de quolibets sur les réseaux sociaux. Bon, admettons que les bovins fassent bien l’affaire, pourquoi alors ne pas plutôt imaginer une famille ? Le taureau, fier, regardant l’horizon en pensant à son avenir radieux, la vache avec un œil attendri sur son veau, ça aurait de la gueule, non ? En fait, l’image poserait un premier problème de rapport à une dure réalité, la sexualité des vaches se résumant de nos jours au travail entre un généticien gérant une base de données de spermatozoïdes et un vétérinaire.
Depuis 2010, c’est donc la vache qui a la lourde tâche de représenter toute l’agriculture française, c’est notre mère à tous et la force symbolique du lait qu’elle produit n’est évidemment pas pour rien dans l’affaire. Il faut aussi dire que c’est elle qui regarde passer les trains et que du haut de ses 1 000 kilos elle en impose aux paysages.
Mais vous vous demandez sur quels critères le jury de professionnels s’appuie-t-il pour choisir la gagnante ? Et bien les jurés doivent essentiellement estimer quel animal est le plus représentatif, génétiquement parlant, de sa famille. Pour la charolaise parfaite sélectionnée cette année, les jurés ont donc particulièrement apprécié, je cite : « une tête courte, un museau large avec une bonne barre de coupe, de belles cornes arrondies revenant parfaitement vers ses yeux en forme de croissant, les cornes cabettes, pour les initiés, un dos large et musclé et des cuisses épaisses. »
Mais cette année, le plus frappant était quand même le nom de la Top Vache. Nous avions eu jusque-là rien que de très mignons Imminence, Haute, Candy, Cerise ou Fine qui pouvaient réjouir parents et enfants confortés une fois par an dans leur image bucolique et inchangeable de l’agriculture où l’agribashing est une invention de gauchistes aigris. Et puis là, au moment où l’éleveur de la vache élue de 2020 déclarait aux journalistes, je cite : « On veut transmettre ce métier aux générations futures. Pour ça, il faut que notre production soit rémunérée à un prix juste », le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, venait saluer « la mascotte du salon » au nom tout droit sortie d’une agence de communication déconnectée de la planète agricole, la Top Vache de cette année se nomme : Idéale ! Même les marques de parfum et de grands couturiers n’avaient pas encore osé.
Le figaro - 2012
Les Bonnes Choses du 08/03/2020 – Top chef, une révolution en cuisine
Zoom sur Top chef, le concours culinaire qu’on ne présente plus et qui fait les beaux jours de M6. Alors que le premier épisode de la 11e saison a rassemblé plus de trois millions de téléspectateurs, comment cette émission a-t-elle changé la vie des chefs, mais aussi la notre ?
A l’occasion de la reprise le 19 février de Top chef, l’émission culinaire phare diffusée sur M6, et dont c’est la 11e saison, focus ce midi sur ce qu’a changé ce concours professionnel à la cuisine, son impact sur les chefs, les téléspectateurs, le monde de la cuisine, et plus largement tous les mangeurs que nous sommes.
Avec :
Hélène Darroze, cheffe et juré de Top Chef depuis six saisons.
Stéphane Méjanès, chroniqueur culinaire
Chroniques :
La madeleine de … Fabrice Luchini : »Je suis dingue des boules de coco mais rien ! Rien ne remplacera le serpent en guimauve »
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