Et bien cette semaine, n’écoutant que mon courage face à mes limites de compétence avérées en matière scientifique, je me suis penché sur un documentaire actuellement à l’antenne sur ARTE et dont le titre m’a intrigué : « Bien nourrir son cerveau ».
Parce que si nous sommes tous d’accord pour constater que notre alimentation détermine un certain nombre de paramètres qui font que nous sommes en bonne santé, voire en forme ou en très grande forme, ou dans un état pitoyable après trois foulées de jogging, avez-vous imaginé que, au delà de nos poumons, nos muscles, nos intestins ou notre foie, nos capacités intellectuelles avaient aussi un lien avec ce que nous mangeons ?
Première découverte avec ce documentaire, un nombre conséquent de chercheurs connectés, et visiblement des pointures, à Bordeaux, Lisbonne, Cork, Melbourne, Lübeck et dans l’université de l’Oregon aux Etats-Unis, passent leur temps depuis quelques années à scanner nos méninges pour y observer à quel point le bon fonctionnement de nos neurones dépend d’une nourriture saine. Raphaël Hitier, le réalisateur, vous amène ainsi faire le tour du monde de ces labos en commençant par une étude menée en Australie sur la nourriture des femmes enceintes qui montre que celles qui se nourrissent de junk food riche en gras, en sucre et pauvre en nutriments donneraient davantage naissance à des enfants colériques. Bon, là d’accord, je l’avoue, l’état colérique étant un peu subjectif à mes yeux, ce premier exemple ne m’a pas convaincu. Mais la suite est édifiante, avec des expériences qui s’avèrent pour certaines assez spectaculaires.
Tiens par exemple, Philippe, les effets du sucre. Imaginez-vous que l’on vous met dans un scanner affublé d’un tube qui vous permet de siroter tranquillement le milkshake de vos rêves, au parfum que vous adorez, celui du vrai réconfort, un poil régressif, mais si bon. Si on vous pose des électrodes sur la tête, on peut aujourd’hui visualiser la partie de votre cerveau qui s’allume au moment de cette satisfaction, zone que les neurologues appellent celle de la récompense. Et si cette expérience est renouvelée régulièrement, on verra que les neurones sollicités s’intéressent de moins en moins à votre milkshake. Pour qu’ils se rallument, il va donc falloir augmenter les doses. Encore plus spectaculaire, une autre recherche pour laquelle je demande à nos auditeurs sensibles au bien-être des rats de bien vouloir se boucher les oreilles quelques secondes. Dans ce laboratoire du CNRS à Bordeaux, on donne à des rats de la cocaïne et de l’eau sucrée jusqu’à les rendre dépendants aux deux substances, dont vous noterez quand même au passage, que l’une est illégale ! Au bout d’un certain temps, on met le rat en manque dans une pièce où il peut actionner deux trappes, l’une pour se faire une ligne de ce qui pourrait certes ressembler à du sucre glace, l’autre pour boire de l’eau sucrée, et évidemment, il n’a droit qu’à l’une des deux options. Et là, sur dix fois mis dans cette situation, à votre avis, que fait le rat ? Et bien 8 fois, on le voit à l’image, il est comme un dingue et vient se faire une bonne dose de substance légale, pas chère et largement disponible.
L’addiction au sucre est ainsi l’une des recherches fondamentales de ce que l’on appelle désormais la neuro-nutrition, discipline qui a un grand avenir mais qui ne va pas aider l’agro-industrie à se refaire une santé.
Sur ARTE TV, disponible jusqu’au 19 novembre
Les Bonnes Choses du 13/10/2019 – Philippe Conticini, roi de l’émotion
Une émission entièrement sucrée en compagnie d’un des chefs pâtissiers les plus renommés, un maître dans son domaine, que Joël Robuchon surnommait « le roi des desserts ».
Philippe Conticini fut l’entraîneur de l’équipe de France championne du monde de la pâtisserie en 2003, il a révolutionné les desserts et donc une partie non négligeable de la cuisine française. C’est aussi un cuisinier au cœur tendre et fondant comme son chocolat, qui considère la pâtisserie comme un réconfort voire comme un « câlin », lui qui a connu des très hauts et des très bas. Il s’en explique dans un livre, paru en septembre au Cherche Midi et dans lequel il se raconte, « Cochon de Lait« . Pourquoi ce titre ? Parce qu’il est né, écrit-il, à 23 ans, en mangeant une côte de cochon de lait cuisinée par son frère à la Table d’Anvers…
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