Aujourd’hui, je voudrais vous parler de la pêche durable. On devrait d’ailleurs dire les pêches durables, parce que figurez-vous qu’il n’y a en effet aucun critère universel qui permet de définir une fois pour toute comment protéger l’ensemble des mers et des océans. Et ceux qui penseraient que la pêche durable est un truc simple à mettre en oeuvre doivent impérativement tenir compte du fait que les poissons ont la fâcheuse manie de se déplacer sans tenir compte des frontières.
Pour s’y retrouver, je vous propose trois principes simples. Le premier, assez intuitif, repose sur l’état du stock et sur la capacité d’une espèce à se reproduire dans les meilleures conditions, sans que le stock ne s’appauvrisse ou, pire, tende à disparaître. Évidemment ce critère est diffèrent en fonction des espèces et des espaces maritimes concernés. Pour prendre un exemple simple : un milliard de personnes dépendent du poisson dans la zone Asie – Pacifique comme source de protéine, et la région concentre 80% des pêcheurs et des fermes aquacoles. Le contrôle de la situation s’avère donc bien plus sensible à cette échelle géopolitique qu’en Europe.
Deuxième paramètre, largement aussi compliqué à contrôler : l’impact environnemental. Par exemple, on vérifie que les pêcheries limitent leur usage d’énergies fossiles, trient leurs déchets, assurent à l’équipage de bonnes conditions de vie à bord, d’emploi, de formation et de sécurité et polluent peu.
Enfin, la biodiversité doit être préservée et la survie d’une espèce ne doit pas, par exemple, amener à la destruction d’une barrière de corail.
On l’aura compris, protéger les océans relève du croisement de multiples paramètres qui doivent, qui plus est, être nécessairement partagés à un niveau international. Et en fait, je dirais qu’au-delà des institutions, seule la somme des investissements et des énergies d’humains convaincus et engagés peut protéger les océans.
Mais dans ces conditions, est-ce que le consommateur peut être lui-même l’un de ces acteurs engagés ?
Et bien, la réponse est définitivement oui ! Mais il va falloir qu’il soit très attentif et créatif. Attentif, d’abord au moment de l’achat, puisque selon une enquête publiée peu avant Noël par l’association de consommateurs UFC-Que Choisir, une grande partie des poissons présents aujourd’hui sur les étals des grandes surfaces ne sont pas issus de la pêche durable, notamment le cabillaud, la sole et le bar. Et même si quelques acteurs majeurs de la grande distribution se sont mis au travail pour devenir vertueux, on parle plus d’objectifs à horizons 2022, voire 2025. Le consommateur serait donc bien avisé de s’intéresser dès aujourd’hui à deux labels fiables : l’écolabel français « Pêche durable » et le label international MSC pour Marine Stewardship Council.
Mais la solution la plus active et la plus efficace, Caroline, c’est CUI-SI-NER ! Pourquoi ? Et bien pour arrêter de consommer toujours la même chose. Attaquons-nous donc à des recettes de chinchard, de congre, de grondin, de mulet ou de pageot en vérifiant scrupuleusement que c’est la bonne saison pour les acheter. Comment ? Et bien en téléchargeant l’application gratuite la plus efficace qui soit : Mister Goodfish créée en 2002 sur une base associative et européenne et qui se résume elle-même par : Bon pour la mer, bon pour vous !
Les Bonnes Choses du 06/01/2019 – Vive l’amande made in France
Invités
En ce jour d’épiphanie où la galette des rois et sa frangipane sont à l’honneur, nous allons consacrer notre « Plat du jour » à un bien précieux qui vient de loin, vraisemblablement d’Iran, et que l’on cultive en France depuis le XVIe siècle même si la production hexagonale est faible par rapport à la demande sans cesse croissante de ce fruit à coques devenu extrêmement tendance. Peut-être parce qu’on lui prête, pas toujours à raison, toutes sortes de vertus, en tout cas l’amande s’avère l’oléagineux préféré des Français qui en consomment désormais 30 000 tonnes chaque année. Comment soutenir l’amande made in France ? Avec Patrick Roger, chocolatier, sculpteur et producteur d’amandes ; André Pinatel, président du syndicat des producteurs d’amandes de Provence et la cheffe pâtissière Claire Damon.
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La Cerise sur le gâteau de Pierre Hivernat sur La pêche durable.
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