Les ONG environnementales ont accueilli mercredi la nomination de Nicolas Hulot au poste de ministre de la transition écologique et solidaire comme « une bonne nouvelle », un « signal positif » ou un « pari méritant d’être tenté ». La Fédération nationale des chasseurs en revanche a parlé de « provocation » et dit craindre d’avoir « le premier ministre de l’Écologie anti-chasse ».
« Nous soutenons le pari fait par Nicolas Hulot de peser de l’intérieur, c’est un pari qui n’a pas la garantie d’être gagné mais qui mérite d’être tenté », a déclaré Pascal Canfin, le directeur général du WWF France. « S’il y est allé, c’est qu’il a eu la garantie que le projet d’Emmanuel Macron d’un point de vue environnemental sera déployé« , a estimé l’ex-ministre du Développement du gouvernement Ayrault. « S’il a dit oui cette fois (Hulot a été sollicité par plusieurs présidents pour être ministre, ndlr), c’est peut-être parce qu’il n’a pas eu à choisir entre la droite et la gauche en s’engageant aujourd’hui », a ajouté Pascal Canfin.
L’ex-député européen EELV souligne aussi qu’en ayant « rang de ministre d’Etat, Hulot pourra s’exprimer sur tous les sujets, les siens (énergie, transports, etc.) mais aussi la fiscalité, l’agriculture, la santé ou l’Europe ». Pour Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, la présence de Hulot dans le gouvernement est « une bonne nouvelle, sous réserve que la place de ce ministère dans ce gouvernement ne soit pas qu’une oasis d’écologie dans un désert environnemental ». « Nous jugerons concrètement sur les actes et les arbitrages gouvernementaux sur des sujets comme la fermeture impérative de réacteurs nucléaires, le dossier Notre-Dame-des-Landes, le CETA ou la réduction de l’utilisation de pesticides », a ajouté le dirigeant.
« Sans moyens adaptés, le ministère de la transition écologique ne sera qu’un ministère de façade »
Allain Bougrain Dubourg, directeur de la Ligue de protection des oiseaux (LPO), voit « un signal positif » dans cette nomination. « La LPO espère que ce signal (…) sera traduit dans les faits, les moyens, et les actes », dit-il. « Nicolas Hulot est un homme convaincu et convaincant, non seulement sur les enjeux environnementaux (eau, air, déchets, etc.) mais également des questions essentielles en matière de protection de la biodiversité », s’est-il réjoui. Pour Benoît Hartmann, directeur du CLER/Réseau pour la transition énergétique, « Nicolas Hulot, qui a démontré depuis des années son engagement, devra concrétiser les attentes des citoyens et des collectivités (…) en particulier sur la rénovation des bâtiments, la lutte contre la précarité énergétique, le développement des énergies renouvelables ». « Sans moyens adaptés, le ministère de la transition écologique ne sera qu’un ministère de façade », ajoute-t-il.
Oxfam évoque aussi « une bonne nouvelle pour protéger le climat et lutter contre les inégalités ». « Espérons que Nicolas Hulot démontre sa capacité à peser effectivement au sein du gouvernement dès les prochains jours, afin que la France s’engage pour l’aboutissement de la taxe sur les transactions financières européennes », a commenté l’ONG. Le réseau France Nature Environnement s’est dit « heureux » de cette nomination, tout en s’interrogeant sur son « périmètre exact ». L’ONG estime que « l’ensemble du gouvernement doit être mobilisé pour faire de la transition écologique une réalité, via des feuilles de route à chaque ministre » et souhaite qu’un « État stratège et cohérent intègre cette transition dans toutes ses actions (EDF, SNCF, formation professionnelle, etc.) ».
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