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Diabète : explosion des cas en 35 ans

06.04.16

Le nombre d’adultes souffrant de diabète a explosé dans le monde en 35 ans, passant de 108 millions en 1980 à 422 millions en 2014, selon le premier rapport global de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) publié mercredi.

Au total, 8,5% de la population adulte dans le monde souffre de diabète, une maladie qui peut être favorisée par le surpoids, dont souffre 1 adulte sur 4, ou l’obésité, concernant touchant 10% des adultes. En 2012, le diabète a tué 1,5 million de personnes dans le monde, auxquels il faut ajouter 2,2 millions de décès causés par des maladies liées au diabète, ce qui fait un total de 3,7 millions de décès. La progression fulgurante de la maladie s’explique « par les habitudes alimentaires des gens et leur modes de vie », selon l’OMS, qui recommande une activité physique régulières et moins d’aliments sucrés.

Appel à l’action de l’OMS

Le diabète « est un des principaux tueurs dans le monde aujourd’hui », a averti le directeur du département des maladies non transmissibles à l’OMS, le Dr Etienne Krug, lors d’une conférence de presse. Face à l’ampleur du phénomène, l’OMS a décidé de profiter de la Journée mondiale de la Santé, qui aura lieu le 7 avril, pour lancer un appel à l’action pour lutter contre le diabète.

« Si nous voulons progresser dans les efforts visant à mettre un terme à la recrudescence du diabète, nous devons repenser notre vie quotidienne: afin d’avoir une alimentation saine, d’être actif et d’éviter la prise de poids excessive », a affirmé la directrice générale de l’OMS, Margaret Chan. « Les pouvoirs publics doivent veiller à ce que les populations puissent faire ces choix sains et que les systèmes de santé soient capables de diagnostiquer et de traiter les personnes diabétiques, y compris dans les milieux les plus pauvres », a-t-elle ajouté. Car désormais plus de la moitié des diabétiques dans le monde habitent en Asie du Sud-Est et dans la région Pacifique, où les habitudes alimentaires ont beaucoup changé ces dernières années.

Un coût « considérable »

L’étude de l’OMS dénonce « les pertes économiques considérables » liées au diabète, à la fois pour les personnes touchées par la maladie et pour les systèmes d’assurance-maladie. D’après M. Krug, les coûts directs liés à la maladie dépassent les 827 milliards de dollars (729 milliards d’euros) par an. Le diabète est une maladie chronique grave qui apparaît lorsque le pancréas ne produit pas suffisamment d’insuline (l’hormone qui régule la concentration de sucre dans le sang) ou lorsque l’organisme n’utilise pas correctement l’insuline qu’il produit.

Les complications du diabète peuvent entraîner un infarctus du myocarde, un accident vasculaire cérébral, la cécité, une insuffisance rénale et l’amputation des membres inférieurs. Il existe deux principales formes de diabète: le diabète de type 1, dont la cause n’est pas connue et les personnes qui en souffrent doivent recourir à des injections d’insuline pour survivre, et le diabète de type 2 qui représente la vaste majorité des cas et qui est en grande partie le résultat d’une surcharge pondérale et de la sédentarité.

D’après l’OMS, l’insuline, qui est le principal traitement du diabète, reste difficile à obtenir. Selon l’agence onusienne, l’insuline et les hypoglycémiants ne sont en général disponibles que dans quelques pays pauvres. En outre, les médicaments essentiels pour contrôler le diabète, tels que ceux qui permettent de faire baisser la tension artérielle, sont rarement disponibles dans ces mêmes pays et dans ceux à revenu moyen. L’OMS demande à ses états membres de prêter une attention toute particulière au diabète et de mettre sur pieds des plans nationaux de lutte contre le diabète, pour permettre notamment d’avoir accès à l’insuline à un prix abordable.

L’organisation souligne « l’énorme ampleur du problème du diabète » mais aussi « la possibilité d’inverser les tendances actuelles » et demande à ses états membres de mettre sur pied des plans nationaux de lutte contre cette maladie. Elle insiste sur la nécessité de décourager la consommation de tabac et d’aliments nocifs pour la santé car trop sucrés, comme les boissons gazeuses sucrées, et de favoriser l’exercice physique régulier.

Par Agnès PEDRERO

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