Portrait Épicerie
Les clés du succès de Pourdebon, la place de marché en ligne
On avait déjà réalisé une courte vidéo à leur sujet à l’occasion du lancement de leur pop-up store éphémère… En novembre 2018. Cinq ans plus tard, on a rencontré Nicolas Machard, le Directeur général de Pourdebon dans ses nouveaux locaux, dans le IIème arrondissement de Paris.
Pour la petite histoire, l’entreprise Pourdebon est issue d’une rencontre avec l’équipe de Chronopost, qui était l’un des investisseurs au lancement en 2016 avec Webedia (une Société media-tech). Maintenant et depuis 2 ans, c’est GeoPost (une branche de La Poste) qui la détient. Pourdebon se définit comme un facilitateur qui aide à vendre en ligne des produits frais et d’épicerie de grande qualité, en assurant la prestation du transport. Ils sont issus d’une agriculture locale, plus responsable et durable, qui valorise des savoir-faire et des terroirs, le tout dans la transparence la plus complète. “Le local ça veut tout et rien dire, nous, on se considère plutôt comme multilocal” explique Nicolas. Pourdebon permet à tous les Français de consommer des produits nationaux, mais ce sont eux qui décident à quel niveau ils veulent les consommer (régional, départemental, national…). 90% de leurs clients consomment d’ailleurs à l’échelon national.
Nicolas Machard
Il y a 5 ans, Pourdebon travaillait avec 200 producteurs maximum. Aujourd’hui, Nicolas indique qu’ils sont 700, avec le souhait de dépasser la barre des 1000 d’ici la fin de l’année. “On ne fait pas la course à la quantité, mais à la qualité” rappelle quand même Nicolas, qui explique dans la lignée, refuser près de 90% des demandes entrantes. Et pour cause, tous les produits sont sélectionnés avec soin : signes officiels de qualité (AOP, IGP), en bio (30 à 35%) et même “mieux que le bio !”
Le premier univers de Pourdebon, c’est la viande et ensuite le poisson et le fromage. Le maraîchage ne vient finalement qu’en dernier plan, “ce n’est pas ce qu’on vend le plus” explique Nicolas. Malgré le nombre important de producteurs avec qui l’entreprise travaille, elle continue d’en manquer dans certains secteurs. C’est le cas des écrevisses, de la vache wagyu, de l’autruche ou encore des champignons sauvages.
Le confinement ? Une aubaine !
Le confinement a été, de manière complètement contracyclique, une aubaine pour l’entreprise qui a enregistré une croissance de près de 500% sur l’année 2020 ! « Enfermés, les gens avaient le temps pour cuisiner ». Le hic ? Les pénuries et le manque de bons produits à disposition. Pourdebon s’est alors très vite imposé comme un acteur en parfaite adéquation avec la demande. En ajoutant une belle promotion de la part des grands médias, et le tour était joué ! À cette période, les mots clés “livraison directe producteur” étaient extrêmement cherchés sur Google. Encore une fois, l’entreprise était parfaitement à sa place. “On a littéralement explosé” conclut Nicolas. Cette croissance ne s’est pas arrêtée, et encore aujourd’hui, elle se mesure à deux chiffres. Leur succès, ils le doivent à celui de Chronofresh évidemment, mais aussi à “un marketing bien particulier” qui repose sur la recherche, beaucoup de recherche, et l’exclusion de toute campagne de notoriété onéreuse. La qualité des produits sélectionnés reste le facteur majeur de réussite. « Des produits certes plus chers que sur le marché, mais qu’on ne trouve pas en bas de chez soi. »
Si bien que Nicolas a du mal à mentionner un quelconque frein. “Le plus gros obstacle, c’est la livraison” précise-t-il quand même. Pouvoir livrer n’importe où en France, avec le contexte d’inflation, de grève et d’intempérie, n’est en effet pas une mince affaire.
Le succès de Pourdebon tient donc à l’effet conjugué du confinement, du succès de Chronofresh sans qui rien ne serait possible, à une stratégie marketing qui fonctionne, et à une offre de qualité. Il se manifeste aussi très récemment et très concrètement par le lancement ce mois de mars de Pourdebon PRO, leur plateforme pour les professionnels. Un sujet que l’équipe a repoussé pendant assez longtemps, se concentrant davantage sur la relation producteur à particulier. Mais, force est de constater que des restaurateurs et des épiceries achètent régulièrement chez eux et développer une plateforme répondant à ces profils est donc plus pertinent. La raison de cette procrastination tient surtout à un sentiment d’illégitimité sur ce secteur au niveau de la restauration, qui travaille davantage avec des grossistes (leurs “pires ennemis” !) Mais le marché a parlé, et Pourdebon a encore une fois su l’écouter.
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