Hospitalité Carnet de route

T’as voulu voir Vesoul…

11.09.14

Et on a vu Quincey ! Après une courte pause à Epinal, on a rejoint la Franche Comté et Vesoul, enfin à côté, à Quincey. Dans notre covoiturage, une jeune fille prénommée Aloïse nous a offert le gîte et le couvert chez ses parents le lendemain à Poligny. On a pris la décision de s’y rendre après Quincey.

Elevé à la cancoillotte 
A Quincey, Pierre et Alexandra nous ont accueillis au sein de leur petite famille.  La maison était belle et grande et la petite Constance d’un an et demi vraiment choute. On a évoqué les spécialités du coin et Pierre nous a dit qu’ici c’était le pays de la patate ! Et de la saucisse. On trouvait des saucisses partout. Surtout dans les supermarchés qui pullulent autour de Vesoul. D’après lui, les jeunes désertaient les marchés traditionnels, se rabattant sur les grandes surfaces aux prix attractifs. La cancoillotte était LE truc du coin, on en faisait même des T Shirt : « Elevé à la cancoillotte » ou bien « Born in 70 ». Ils avaient un potager dans un jardin immense. En fait, on croise beaucoup de gens qui ont des jardins et des potagers pendant ce périple. J’en veux un moi aussi ! Une fois les enfants couchés, on a eu droit à un repas franc comtois : patates à la cancoillotte et saucisse de Morteau. On parlait du sud où ils avaient passé pas mal de temps. Lorsqu’on ira, ils nous conseillent de tester la poutargue ; à base d’œufs de poisson.

18 Morteau patate cancoillotte
Morteau, patate et cancoillotte …

Morbiflette et hôtel particulier
On est parti en stop jusqu’à Poligny. Après une jeune psy, un infirmier en hôpital psychiatrique. Décidément ! On a été pris par des belges qui nous ont laissé après Quinget. On a cru qu’on allait mourir là, il s’est mis à pleuvoir, on était fatigués et personne ne voulait s’arrêter. C’est ainsi que le Jura a obtenu la dernière place dans notre classement des régions en stop. Aloïse est venue nous sauver et nous a amené chez ses parents. C’était un ancien hôtel particulier, énorme baraque avec cour donnant sur la rue et jardin intérieur. Ça cassait des briques ! Au détour d’un couloir sombre on a découvert le jardin magnifique qui donnait sur une église. Outch mazette ! On est resté comme des poires, qui poussaient d’ailleurs sur un arbre du jardin.

Et bon, après cette surprise plutôt agréable, on s’est posés en discutant. Aloïse nous a rejoint, on a épluché les patates et parlé de l’Inde où elle séjournait en ce moment. Elle nous a sorti cette phrase superbe, à propos des indiens High Standing : « Ils ne se prennent pas pour la queue d’une poêle ». Sa mère devait nous faire une morbiflette, tartiflette au morbier et saucisse de Morteau mais elle était occupée. Donc c’est moi qui me suis mis à couper des patates et éplucher des oignons. Aloïse nous a fait goûter du comté. Plus il est salé, plus il est vieux ! Et puis on est passé à table dans l’une des pièces de cette étrange demeure. Le repas a été agréable et animé, son père, fils de paysan, architecte de son état, nous racontait ses voyages dans les années 70, 80, des étoiles dans les yeux !

Coq au vin jaune
De Poligny on a rejoint Château-Chalon, « Petite cité comtoise de caractère », capitale du vin jaune et qui nous intéressait pour son coq au vin jaune. On a demandé asile au Restaurants Les Seize Quartiers. On y a laissé nos sacs et on s’est engagé à revenir plus tard gouter ce fameux coq ! Château-Chalon est une petite bourgade au style médiéval, très jolie, avec de petites maisons en pierres et des jardins en terrasse. On y a une vue prenante sur la plaine et au loin on aperçoit la Bourgogne, centre du monde, merveille des merveilles, la seule et l’unique, enfin, surtout la Bresse, parce que la Bresse, c’est pas la Bourgogne, c’est mieux ! Siméa était contente de voir au loin se profiler la maison familiale et moi content de voir se profiler une trêve dans ce voyage fatiguant.

Au restaurant, ils nous avaient réservé une petite table pour deux. Sur la terrasse, au milieu de grands arbres, au frais sous un ciel bleu agréable. Et puis la surprise de la journée, le coq au vin jaune ça chiffre ! 27€ le coq… Qui était en fait un poulet de Bresse aux morilles et vin jaune. Bon, bon, bon… On a hésité un peu, puis on a décidé de jouer avec notre tour de France. On leur a expliqué notre tour de France culinaire, et avec le plus grand sérieux, Siméa a demandé s’il était possible de partager un menu pour deux. A 30€ le menu, la demande était justifiée et la réponse fut positive.

18 Poulet de bresse au vin jaune 2
Le fameux coq qui était en fait un poulet de Bresse aux morilles et vin jaune.

On eut donc droit à une salade de melon, saucisse de Morteau et tuiles au parmesan en entrée. Accompagné d’un verre de Poulsard (cépage rouge typique du Jura – NDLR) et un autre de Chardonnay. Puis le fameux poulet de Bresse au vin jaune avec ses morilles. Bordel, c’était une tuerie internationale ! Monstrueux ! La quantité n’était pas abusive mais qu’est-ce que c’était bon. Je n’ai rien laissé dans l’assiette et tout saucé jusqu’à la moindre goutte. L’assiette de fromages affinés du Jura pour finir bleu de Gex, Comté et Morbier, a conclu parfaitement le repas. Un café et on est repartis sans se presser.

On a fait du stop jusqu’à Lons-le-Saunier, puis un bourguignon en voiture électrique a permis à la Bourgogne de rejoindre le cortège de tête dans le classement des régions en stop, la Bretagne restant à ce jour invaincue. Nous arrivâmes ainsi à Louhans.

Les seize quartiers
Place de l’église
39210 Château-Chalon
tél : 03 84 44 68 23

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