Siméa et Arthur ont rejoint Lannion dans la soirée, après une longue journée en stop occasion de belles rencontres. Cette fois-ci, l’objectif est de pêcher à Trévou-Tréguignec …
On a été pris par une petite vieille, puis un cap verdien sénégalais vivant en Bretagne, puis une mère de famille, un jeune teufeur, deux commerciaux, un vieux seul qui avait une cousine commère et, suivant ses propres dires, qui avait été concierge avant et qui était juste restée con, ensuite un père de famille écoutant du jazz, un jeune en Volkswagen coccinelle jaune nouvelle génération et pour finir une mère infirmière qui nous a déposé à Lannion même si ça l’arrangeait pas mais elle pouvait pas nous laisser là à 22h30.
La bible de tout apprentis cuisinier
On a trouvé un bar, qui balançait de l’électro marrante, on a posé nos sacs et on a bu un ti punch au Damoiseau, parce que s’il y a un truc sur lequel on est d’accord avec Siméa, c’est que le Ti Punch se fait au Damoiseau. Anaïs arrive peu après, elle vit en ce moment chez ses parents à Trévou-Tréguignec, sur la côte nord de la Bretagne. Une jeune fille nous aborde alors qu’on se raconte nos vies. Elle est cuisinière et peut être qu’elle part cette année en Antarctique prendre un poste dans une mission scientifique ou quelque chose dans le genre. Si c’est le cas, ça sera la première femme cuisinière en Antarctique. C’est pas vraiment l’approvisionnement en produits frais plutôt aléatoire qui la stresse pour ce job mais le fait que si tu meurs, on te congèle sur place pour te rapatrier plus tard… Elle nous a offert la bible de tout apprentis cuisinier de France « La cuisine de référence, techniques et préparations de base, fiches techniques de fabrication » de Michel Maincent-Morel.
Les côtes d’Armor, c’est la mer, c’est la pêche
Comment ça se passe la pêche ? D’aucuns diront que ce sont de petits bateaux armés de filets qui partent tôt le matin et reviennent en fin d’après-midi, d’autres d’énormes chalutiers qui sillonnent les mers en les vidant de tout ce qui possède des nageoires ou non et qui se font harponner de temps à autre par des bateaux de Green Peace. En Bretagne, certains ont des bateaux plus ou moins imposants et possèdent des casiers qu’ils laissent en mer, pas loin des côtes, pour attraper des crabes ou des homards bleus. Le père d’Anaïs a un petit bateau, un voilier, mais pas de casier. Les casiers, faut aller les remonter une fois par jour. Il nous a offert un tour sur son navire et Anaïs nous vendait la saveur du maquereau pêché le matin et grillé dans la foulée sur la terre ferme. On a pris la mer à Trévou-Tréguignec. Ou la mer nous a pris, allez savoir. Sur le bateau, le papa nous explique ce qu’on doit faire pour prendre du poisson quand on pêche à la ligne. Dans les faits, mon job consistait à tenir la barre, maintenir le cap capitaine ! Siméa s’est lancée dans la pêche à la ligne. La ligne, faut la tenir mais surtout pas l’enrouler autour de sa main, ça peut vous sectionner les doigts ce truc. Au bout de la ligne sont alignés plusieurs hameçons où les poissons sont censés mordre. Siméa tenait la ligne, je tenais le cap, la houle frappait la coque et le soleil arrosait la mer et les côtes accidentées de rochers. Que s’est-il passé ? Est-ce parce que nous n’avions pas fait d’offrandes à Poséidon ? Ou bien est-ce la faute de Siméa ? Toujours est-il que le maquereau nous a totalement délaissé mais que, fort heureusement, la maman ne comptait pas sur le poisson pour le repas du midi.
Granit rose
Dans l’après midi, nous sommes allés sur la côte de granit rose, pas loin de Perros Guirec, à Ploumanach. C’était vraiment magnifique ces gros morceaux de granit rose, quelques rochers et le sentier des douaniers. Au loin des nuages gris avançaient dangereusement…Winter is coming…
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