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Produits douteux dans l’aide alimentaire: l’État renforce ses contrôles
Les services de l’État ont annoncé lundi un renforcement des contrôles des denrées destinées à l’aide alimentaire, évoquant des « anomalies » dans du poulet, trois mois après la découverte de steaks frauduleux destinés à des associations caritatives.
« Dans le cadre d’un plan d’actions, il a été décidé d’intensifier les contrôles réalisés par les services de l’État dès la fin de cette année », annoncent les ministères de la Santé, de l’Économie et de l’Agriculture, dans un communiqué conjoint. « Des travaux entre la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), la direction générale de la cohésion sociale (DGCS) et FranceAgriMer sont engagés pour renforcer l’analyse de risques et s’assurer que les analyses pertinentes en fonction du produit concerné sont effectivement réalisées par les fournisseurs au moyen d’autocontrôles renforcés, et complétées par les analyses des services de l’État », selon la même source.
Cette communication intervient six semaines après la publication d’un sévère réquisitoire contre les services de l’État dressé par un rapport sénatorial. Début juin, la DGCCRF avait révélé que des steaks hachés de très mauvaise qualité avaient été fournis en France à des associations d’aide aux plus démunis, tout en écartant un quelconque risque sanitaire. Ce sont les associations qui avaient alerté les autorités début mars sur la présence de taches brunâtres suspectes sur les steaks hachés fournis grâce au Fonds européen d’aide aux plus démunis (Fead).
Le rapport du Sénat réclamait notamment l’amélioration du cahier des charges des appels d’offres. De cette question, il n’est pas fait mention dans le communiqué. Les services de l’État n’abordent pas non plus le sujet des moyens alloués à FranceAgriMer, opérateur public chargé de l’achat des denrées alimentaires financées par le Fead, dénoncés comme insuffisants par les sénateurs. L’État indique cependant que des « investigations complémentaires menées dans le cadre du plan d’actions » ont permis de mettre en lumière des « anomalies » dans des escalopes de poulet surgelées, lesquelles présentaient une teneur en eau supérieure à la norme autorisée, « indice d’un possible ajout d’eau ». « Si cette possible fraude économique permet à une entreprise d’augmenter artificiellement la masse des produits qu’elle commercialise et donc sa marge, elle n’induit cependant d’impact ni sur la santé des bénéficiaires, ni sur les propriétés des produits ».
Des « investigations approfondies » auprès de l’entreprise fournissant ces denrées aux associations « doivent permettre de comprendre ces anomalies et de déterminer si elles sont liées à une éventuelle tromperie » et, le cas échéant, d’envisager les suites à donner.
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