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Morbihan: des ostréiculteurs réclament un « plan Marshall » en matière d’assainissement
Environ 300 personnes travaillant dans la production d’huîtres, touchée par une contamination qui interdit sa commercialisation, ont manifesté mercredi à Auray (Morbihan) pour réclamer un « plan Marshall » en matière d’assainissement urbain.
Les huîtres, « qui ne sont pas malades« , sont porteuses du « norovirus« , un virus qui « provient de l’homme« , a expliqué à l’AFP Renan Henry, l’un des responsables du comité de survie des ostréiculteurs. Or, ce virus peut provoquer une gastro-entérite, d’où les arrêtés préfectoraux interdisant la commercialisation des coquillages sur plusieurs sites, en Manche et sur la façade atlantique.
« On demande un vrai plan Marshall au niveau de l’assainissement car ça fait quatre ans que ça dure » et que les ostréiculteurs sont confrontés de manière récurrente à ce type de problème, a déclaré M. Henry. « La population augmente dans la région et les réseaux d’assainissement ne sont pas dimensionnés comme ils devraient l’être, ce qui fait que les eaux usées sont insuffisamment traitées et une partie des rejets finissent dans la mer« , a-t-il dit. Les ostréiculteurs ont été reçus vendredi dernier par le préfet du Morbihan et doivent l’être vendredi au ministère à Paris. « Il va falloir que ça débouche sur quelque chose. Sinon, on va crever« , a estimé M. Henry dont le siège de l’entreprise familiale est située dans la rivière d’Auray.
« On ne sait pas si on est fermés pour 15 jours ou pour un mois, ça dépend du résultat des analyses. J’ai dû rappeler des lots qui étaient déjà expédiés. J’ai des gros clients depuis des années mais quand il va falloir renouveler les contrats, peut-être que je vais les perdre parce que je n’ai pas pu leur assurer l’approvisionnement prévu. On perd la confiance« , regrette-t-il, soulignant que les fêtes de fin d’année représentent 60% de son chiffre d’affaires. Outre le Morbihan, des arrêtés préfectoraux d’interdiction de commercialisation de coquillages ont été pris notamment pour des sites de production en baie du Mont-Saint-Michel, en Charente-Maritime et dans la Manche.
« L’équation est connue: épidémie de gastro+pluie+stations d’épuration qui saturent = coquillages malades. Pourtant, les solutions existent, aux élus de les appliquer« , écrit l’association Eau et Rivières de Bretagne dans un communiqué, relevant également le rôle des fortes pluies de ces dernières semaines dans ce phénomène. « Les élus sont responsables des eaux pluviales et de l’assainissement. Les conchyliculteurs ont raison de leur demander des comptes« , considère l’association en formulant des propositions.
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