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Les recommandations nutritionnelles peu adaptées aux pays pauvres
Les recommandations nutritionnelles, comme celle de consommer cinq portions de fruits et légumes par jour, sont centrées sur les pays riches et ne sont pas adaptées aux pays défavorisés, suggèrent deux études publiées mardi dans la revue médicale The Lancet.
Selon la première étude, réduire la consommation de gras dans l’alimentation, comme on le conseille généralement, pourrait contre toute attente avoir des effets néfastes chez les habitants des pays pauvres. En effet, cela pourrait les conduire à consommer davantage de glucides, avec des effets potentiellement pires. « Promouvoir les régimes pauvres en gras, comme on le fait actuellement, c’est ignorer le fait que l’alimentation dans les pays à revenu faible et intermédiaire est très riche en glucides, ce qui semble avoir des conséquences encore pires en termes de santé », explique Mahshid Dehghan, chercheuse à l’Université McMaster au Canada.
Selon cette étude, le fait de tirer plus de 60% de ses besoins énergétiques quotidiens des glucides (dont les féculents : pommes de terre, riz, pain, etc) est associé à un risque supplémentaire de décès de 28%. Ce risque supplémentaire n’est toutefois pas lié à des maladies cardiovasculaires, selon l’étude, et il reste inexpliqué. La deuxième étude s’intéresse aux cinq portions quotidiennes de fruits et légumes habituellement recommandées par les institutions officielles comme l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « Les fruits et légumes sont inabordables dans beaucoup de pays à revenu faible et intermédiaire » pour des questions de coût, relève l’auteur principal de l’étude, Victoria Miller, elle aussi chercheuse à l’Université McMaster.
Selon ces travaux, consommer trois à quatre portions de fruits et légumes par jour est un objectif plus réaliste pour les pays pauvres que les cinq habituellement conseillés, pour un bénéfice comparable. « Il ne s’agit pas de suggérer aux habitants des pays riches, qui consomment déjà cinq portions de fruits et légumes, d’en manger moins », insiste Victoria Miller. « Mais consommer trois à quatre portions est une approche plus abordable pour les pays à revenu faible et intermédiaire ». Ces deux études ont été présentées au Congrès de la société européenne de cardiologie, qui a lieu jusqu’à mercredi à Barcelone. Elles s’appuient sur les mêmes données statistiques, qui portent sur 135.000 volontaires venant de 18 pays suivis pendant sept ans et demi.
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