Le gouvernement japonais a décidé vendredi dernier d’accroître les taxes appliquées sur le boeuf congelé importé, en application d’une clause de sauvegarde du fait du dépassement de l’augmentation maximum des arrivages d’un an sur l’autre. Cette mesure a été annoncée par le vice-Premier ministre et ministre des Finances Taro Aso lors d’un point de presse.
Les taxes sur la viande de boeuf congelée vont être portées à 50% (contre 38,5% actuellement) entre le 1er août et mars 2018. Cette disposition affectera les denrées en provenance des Etats-Unis, de Nouvelle-Zélande et du Canada, mais pas d’Australie, du fait de l’existence d’un accord bilatéral de libre-échange.
L’activation de cette mesure particulière, qui est automatique en cas de dépassement de certains plafonds, n’avait pas été mise en oeuvre depuis 14 ans, selon la chaîne publique NHK. Cette décision intervient alors que le président américain Donald Trump a pesté à maintes reprises à propos du déséquilibre commercial entre les Etats-Unis et le Japon. M. Aso a déclaré être prêt à discuter avec les dirigeants des pays concernés.
Sans attendre, la Fédération des exportateurs américains de viande (USMEF) a réagi vertement, arguant que les conditions du marché avaient changé depuis l’établissement de ces règles en 1997 et réclamant qu’elles soient révisées. « Cette clause de sauvegarde aura non seulement des implications négatives pour les producteurs de boeuf aux États-Unis, mais également sur l’industrie de la restauration japonaise », a expliqué Philip Seng, président de l’USMEF, dans un communiqué mis en ligne. « Le boeuf congelé des États-Unis va être confronté à un désavantage tarifaire encore plus large par rapport au boeuf australien« , s’est-il plaint.
Le boeuf congelé australien est actuellement taxé à hauteur de 27,2% en vertu de l’Accord de partenariat économique Japon-Australie. Selon M. Seng, les chaînes spécialisées dans les plats de « gyudon » (fines tranches de boeufs et oignons assaisonnés posés sur un bol de riz), comme l’enseigne Yoshinoya, vont souffrir compte tenu de leur forte dépendance à la viande américaine. Il est vrai que ces restaurants avaient été durement affectés par le long embargo sur le boeuf américain en raison de l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), interdiction d’importer décrétée en 2003, allégée en 2006 et levée en 2013 sur les viandes issues d’animaux de moins de 30 mois.
Selon le gouvernement japonais, l’impact sera cependant limité car la hausse de taxe ne concerne que le boeuf congelé qui représente 20% du total des importations. Cependant, 45% du boeuf venant des Etats-Unis entre janvier et mai était congelé, selon les chiffres de l’USMEF.
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