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L’Afrique, invitée spéciale du sommet de l’élevage de Clermont-Ferrand
L’Afrique, ses bergers et ses troupeaux sont les invités spéciaux du sommet de l’élevage, une des principales manifestations du genre en Europe qui se tient dans le centre de la France à partir du 2 octobre, autour de près de 2.000 vaches, moutons, chèvres et chevaux d’exception.
La 28e édition de ce grand rassemblement de la profession agricole s’ouvre mercredi près de Clermont-Ferrand avec plus de 1.500 exposants de 32 pays, et surtout 2.000 animaux appartenant à l’aristocratie génétique du troupeau français : veaux, vaches, moutons, chèvres et chevaux. Près de 100.000 visiteurs venus de 85 pays sont attendus pour ce sommet de l’élevage dont l’Afrique sera l’invitée spéciale avec un forum consacré au continent et de nombreuses rencontres professionnelles, alors que les conflits pastoraux se sont multipliés dans plusieurs pays d’Afrique de l’ouest.
Peu d’animaux d’élevage du continent africain seront visibles, mais de très nombreuses délégations sont attendues autour de la COFENABVI-AO, l’interprofession de la filière bétail à viande de l’Afrique de l’ouest, fondée en 2004 en Côte d’Ivoire, et de l’interprofession de la viande française Interbev, et des éleveurs. « Le commerce du bétail est très informel dans nos pays et traditionnel dans les pays du Sahel comme le Mali, le Burkina Faso ou le Niger pour alimenter les pays côtiers comme le Sénégal, le Bénin ou la Côte d’Ivoire, mais depuis l’apparition du jihadisme, le marché est très fortement perturbé, et beaucoup de marchés de bétail ne fonctionnent plus« , a souligné à l’AFP Thomas Sawadogo, de l’interprofession des éleveurs COFENABVI-AO, basé à Abidjan.
Au Burkina Faso, l’élevage touche 80% de la population, « c’est dire si le secteur est important pour nous« , ajoute Nathalie Sanwidi, conseillère économique à l’ambassade du Burkina Faso. En raison du réchauffement climatique, « il y a une vulnérabilité des systèmes de production face aux crises fourragères et alimentaires des élevages des pays du Sahel« , tempère M. Sawadogo. De nombreux professionnels estiment que les conflits meurtriers qui se développent entre communautés d’agriculteurs et d’éleveurs lors des transhumances traditionnelles de troupeaux en Afrique nécessitent une professionnalisation et une sédentarisation des éleveurs.
Les analystes estiment en effet que la demande en produits carnés en Afrique de l’ouest va augmenter de 250% d’ici à 2020 sur fonds d’urbanisation galopante et d’amélioration du pouvoir d’achat des populations. « La population africaine va connaître le plus fort taux d’expansion démographique » d’ici à 2025, souligne Philippe Choteau, économiste à l’Institut de l’élevage à Paris. « Nous cherchons notamment des investisseurs pour améliorer le transport des animaux vers les pays côtiers, traditionnellement consommateurs, dans de bonnes conditions« , a indiqué M. Sawadogo.
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