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La Commission braque les microscopes sur trois pesticides controversés
La Commission européenne a entamé vendredi un passage au crible des nouvelles données scientifiques sur les risques pour les abeilles associés aux trois pesticides néonicotinoïdes dont l’usage est partiellement interdit dans l’Union européenne. La Commission s’était engagé en 2013 à procéder à cette évaluation scientifique, dans le cadre de la prise en compte des menaces pour les abeilles l’ayant conduite à limiter temporairement l’utilisation de ces trois insecticides: clothianidine, imidaclopride et thiaméthoxame. Cette interdiction partielle restera en vigueur durant tout le processus d’examen, piloté par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), a précisé la Commission. La France a de son côté annoncé mercredi qu’elle allait oeuvrer pour que ce moratoire soit reconduit et étendu.
Les néonicotinoïdes, qui agissent sur le système nerveux des insectes, sont accusés de décimer les colonies d’abeilles. Dans un premier temps, l’Efsa a « invité les autorités nationales, les instituts de recherche, le secteur de l’industrie et les autres parties intéressées à présenter toute nouvelle information pertinente » sur les trois substances incriminées. Leur utilisation a notamment été interdite en traitement du sol ou des semences, et en application préfloraison sur les cultures qui attirent les abeilles et sur les céréales autres que celles d’hiver. Les parties prenantes devront répondre d’ici le 30 septembre 2015. L’Efsa « formulera ensuite ses conclusions concernant une mise à jour de l’évaluation des risques associés à ces substances ». L’Autorité poursuit par ailleurs une évaluation des risques pour les abeilles liés à l’usage des trois pesticides sur les feuilles des végétaux traités. Elle doit finaliser ses conclusions d’ici fin juillet.
Deux fabricants, le suisse Syngenta et l’allemand Bayer, ont contesté le moratoire européen devant la Cour de justice de l’UE. L’imidaclopride de Bayer a entretemps été épinglé par l’Efsa pour le risque qu’il fait peser cette fois sur la santé humaine, en affectant « le développement du système nerveux ». Selon la Commission, 84% de la production végétale destinée à la consommation humaine en Europe dépend de la pollinisation assurée par les abeilles, également menacées par la perte de biodiversité végétale et le réchauffement climatique. La prohibition partielle des trois pesticides avait été soutenue par 15 États, dont la France et l’Allemagne, mais combattue par huit, dont le Royaume-Uni, l’Italie et la Hongrie, tandis que quatre s’étaient abstenus.
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