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Bien-être animal: 130 chercheurs réclament une protection des lanceurs d’alerte
Quelque 130 enseignants-chercheurs, principalement en sciences sociales, ont demandé mardi, dans une lettre ouverte à la Garde des Sceaux, une protection des lanceurs d’alerte sur la question du bien-être animal, face à « l’influence grandissante », selon eux, des lobbies de l’élevage intensif.
Faisant le constat d’un intérêt croissant de la population pour les conditions de vie des animaux, ces chercheurs disent assister depuis plusieurs mois, « à une campagne active des lobbies de l’élevage intensif », avec à la clé, une « influence grandissante dans les décisions publiques qui prend une dimension inquiétante pour notre démocratie ». Dans leur viseur notamment, la création en octobre dernier de la cellule de gendarmerie Demeter, chargée « du suivi des atteintes au monde agricole », via des conseils aux éleveurs, de l’analyse du renseignement, et le traitement judiciaire desdites atteintes.
« Le dévoiement (…) de ressources publiques, dont celles du renseignement chargé d’assurer la protection des populations civiles contre des actes meurtriers est inquiétant », dénoncent-ils, craignant l’adoption de nouvelles mesures « contre les lanceurs d’alerte ». Selon eux, « la pénalisation des lanceurs d’alerte priverait d’une source d’information essentielle ». « Si nous n’avons plus de vidéos de lanceurs d’alerte, nous serons incapables de dire ce qui se passe à l’intérieur des élevages, ce qui est une confiscation du débat public« , a déclaré à l’AFP Romain Espinosa, chargé de recherche CNRS à l’université de Rennes 1, et l’un des initiateurs du texte. « Aujourd’hui le débat sur le bien-être animal est entré dans la sphère publique après avoir été longtemps confiné à la sphère privée« , a-t-il ajouté. « Il ne s’agit pas de critiquer les petits élevages, mais l’élevage intensif, les hangars avec les dizaines de milliers de poulets« , poursuit l’économiste, qui travaille sur l’alimentation végétale et la condition animale. L’université Rennes 2 a lancé à la rentrée 2019 un diplôme universitaire « Animaux et société ». La présence de l’association anti-spéciste de protection des animaux L214 parmi les intervenants avait créé la polémique.
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