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Accord commercial UE/Mercosur : pour la France, « à ce stade, le compte n’y est pas »
Le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert a estimé mercredi devant l’Assemblée nationale que dans les négociations commerciales UE/Mercosur, « à ce stade, le compte n’y est pas ». « La France souhaite avancer avec le Mercosur, mais dans le contexte politique actuel, il est essentiel d’aboutir à un résultat équilibré et à ce stade le compte n’y est pas », a déclaré le ministre. « Pour ce qui concerne le boeuf, le volume de contingent doit s’écarter le moins possible du volume jusqu’ici présenté dans l’offre européenne », a prévenu M. Travert.
« Il s’agit d’une ligne rouge que le président de la République a rappelée à Jean-Claude Juncker », a déclaré le ministre, précisant que ce volume doit être « déclaré finement et encadré afin d’établir l’équité des conditions de concurrence avec les producteurs du Mercosur ». « En matière d’indication géographique, nous devons obtenir un résultat cohérent avec l’effort de montée en gamme de nos différents producteurs », a ajouté le ministre, quelques heures à peine après la présentation en conseil des ministres d’un projet de loi qui doit permettre de mieux rémunérer les agriculteurs français sur le marché français. M. Travert a également mentionné la mise en oeuvre des « engagements sanitaires » du Mercosur, faisant notamment référence au scandale de la viande avariée au Brésil, et les ouvertures attendues en matière de droits de douane, qui n’ont « pas été faites ».
La réponse de M. Travert fait suite aux sévères critiques du président de la Fédération Nationale Bovine (FNB) Bruno Dufayet à l’encontre des nouvelles propositions européennes dans la négociation commerciale avec les quatre pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay). Il a estimé mercredi que les consommateurs européens seraient « bernés » et « sacrifiés » si l’Europe devait recevoir 99.000 tonnes de viande sans droits de douane de ces pays. « Antibiotiques, activateurs de croissance, farines animales, OGM, tout ce qui est interdit chez nous est autorisé dans ces pays-là » dans les méthodes d’élevage, a déclaré M. Dufayet au micro de RMC mercredi matin, en rappelant que « 80% de la déforestation est liée à l’élevage bovin » au Brésil. Il espère une intervention d’Emmanuel Macron pour empêcher un tel accord qui menace selon lui « plus de 30.000 éleveurs ».
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