Pendant plus de soixante ans, les citoyens ont laissé le soin de leur alimentation aux « professionnels ». Agriculteurs, éleveurs, industriels de l’agroalimentaires et distributeurs ont ainsi surfé sur une domination de l’offre sur la demande, en profitant de l’essor de techniques de marketing et de publicité où le consommateur était réduit au seul rôle d’acheteur au meilleur prix. La passivité lui allait bien à ce consommateur ! Avoir de tout, tout le temps pour pas trop cher, avait ainsi progressivement émoussé son sens critique, l’avait éloigné de son rapport à la terre pour la plus grande joie des acteurs de l’alimentation.
Et puis plusieurs petits maillons de la chaîne alimentaire ont commencé à se fissurer et à lui mettre le doute, à commencer à travers ses interrogations sur les conséquences de ce qu’il avalait sur sa santé. L’augmentation constante de diverses maladies, les incertitudes sur les pesticides, les OGM, les conservateurs, l’inconsistance de l’information sur les produits transformés, sur les provenances, la mise à jour des conséquences de l’élevage intensif sur le traitement des animaux et les divers scandales alimentaires, ont, en quelques années, transformé notre consommateur passif et content en un citoyen actif et en colère. Certes la colère qui pousse à saccager des boucheries ou des exploitations agricoles n’est pas de celle à faire avancer les choses, bien au contraire, mais elle est un signe de l’exaspération, de la fin d’une époque.
Les citoyens reprennent le pouvoir sur leur assiette et c’est tant mieux pour l’humain. Néanmoins, soixante ans de politique agroalimentaire extensive ne peuvent s’effacer d’un coup de baguette magique et l’heure est encore au chaos d’un monde ancien entrain de disparaître sans qu’une nouvelle organisation soit advenue.
Pour cette quatrième édition de Sortons l’agriculture du Salon, nous avons ainsi voulu mettre en avant les nombreuses initiatives citoyennes, celles qui prises individuellement ont l’air de gouttes d’eau dans une liste trop longue de nouvelles politiques à mettre en œuvre, mais qui, cumulées, commencent à faire masse critique et à esquisser ce que pourrait être l’économie générale d’une alimentation saine et durable de citoyens actifs et vigilants.
Les grands axes de la programmation – Une simple rencontre citoyenne avec débat dans un café, la projection d’un film, la visite de fermes ou de jardins partagés, une exposition, la présentation d’initiatives et de start-up inspirantes, un marché de producteurs, des ateliers cuisines avec vos grand-mères, une fête avec vos voisins agriculteurs, une rencontre dans votre salon … etc. tout est prétexte à Sortir l’agriculture du Salon !
Une édition nationale – un festival collectif – La manifestation qui fut dans ses premières éditions centralisée à Paris en miroir du Salon de la Porte de Versailles n’a aucune vocation à rester parisienne. Sortons l’agriculture du Salon est un festival collectif qui s’appuie sur un ensemble de structures, d’idées, d’intiatives qui vont vers une transition alimentaire. Notre rôle est de fédérer, de centraliser les informations et de communiquer toutes les initiatives en faveur d’une transition alimentaire développée lors de cette semaine du Salon de l’Agriculture de la Porte de Versailles.
Modalités de participation – Il faut déposer un projet sur le site internet de Sortons l’agriculture du Salon. La sélection de l’ensemble des projets sera faite par un comité de programmation début février. Une fois validé comme faisant partie de la programmation de Sortons l’agriculture du Salon, le projet sera mis en ligne et un kit de communication sera envoyé.
LE manifeste pour une exception agricole – La première édition de Sortons l’Agriculture du Salon a été réalisée sur la base de l’écriture du Manifeste pour une exception agricole et écologique. Ce Manifeste reste notre base de réflexion. Il nous permet de nous fédérer, malgré nos différences, autour d’idées qui nous rassemblent. Signer ce manifeste.
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