Du crayon noir à la photographie, l’artiste Lottie Hampson porte un regard délicat sur le comestible.
On ne saurait lui donner d’âge au premier abord, tant ses clichés semblent intemporels. Pourtant, Lottie Hampson est fort jeune. Entre le Royaume-Uni et Majorque, elle chemine du noir et blanc à la couleur douce. Ses photographies fixant l’instant, comme si le temps se suspendait le temps d’une respiration. Celui du café, de la goutte de pluie sur la feuille, de l’oiseau qui prend son envol, du rayon de soleil sur la peau, de l’artichaut prêt à être goûté, du végétal qui s’éveille. Les images qu’elle prend sont une forme de méditation silencieuse sur son environnement ; la pellicule l’aide à ralentir.
Avec des parents créatifs, une grand-mère professeur d’art, puis un parcours de l’Edinburgh College of Art à la prestigieuse Central St Martins School de Londres, on peut dire que la création a toujours fait partie de sa vie, et c’est peu-être de là qu’elle tient ce geste si sûr, si précis. Si la photographie argentique analogique est le point de départ de sa pratique artistique, Lottie ne s’arrête en effet pas là. Elle touche à tout. Elle développe, crayonne et met en scène, peint, dessine, passe aux décors de théâtre, et se frotte même à la céramique lors d’une résidence d’artiste à La Villa Lena en Toscane. Mais tout se tient et forme un tout.
Pendant le confinement, son monde se concentre autour d’un motif accessible : la cuisine devient sa pièce favorite et le petit-déjeuner son moment particulier. Elle explore le motif culinaire. Elle cuisine puis dessine gâteaux, miches de pain et éléments simples d’un quotidien à l’horizon géographique concentré autour du goût : cafetières, tasses à café, pommes, passant de la photographie à la peinture et vice-versa, puis du pastel gras au dessin et récit sur photos.
Lottie Hampson - in Partnership edition
Elle cite volontiers comme source d’inspiration le jardinier anglais Charles Jones qui, au début des années 1900, photographiait méticuleusement les produits qu’il cultivait dans des compositions simples sur des fonds noirs ou blancs. On pense dans une autre mesure à Matisse et à Hamilton. Ses natures mortes, au pastel ou crayonné, s’inspirent aujourd’hui du végétal, des saisons, des fruits et légumes, mais aussi de la ligne pure des fleurs dans les jardin du Somerset. Lottie Hampson construit lentement un sens du lieu à travers l’observation de la lumière et des paysages, et des fragments des personnes qui y habitent. C’est frais, sans prétention et rempli d’une poésie du quotidien qui laisse rêveur et rêvant.
Découvrir son travail sur le site de Partnership éditions et de Wondering People.
Partagez moi !
Vous pourriez aussi être intéressé par
Culture food Slow Food / Terra Madre 2024
Umar Ochen Bashir, l’Ougandais qui incarne un leadership renouvelé pour la souveraineté alimentaire
Culture food
Une révolution dans le recyclage des déchets alimentaires au Japon : la fermentation
Culture food