Intitulée The Third day, en référence au jour où les plantes ont été créées dans la bible, cette série d’Henrik Spohler examine les relations que l’homme entretient avec la nature et l’industrialisation.
Commencée en 2010, cette série fait suite à 0/1 Data Flow (2004) et Global Soul (2008). Pour la réaliser, le photographe allemand a visité de nombreuses méga-fermes, usines, serres industrielles, laboratoires de recherche aux quatre coins du monde : Allemagne, Andalousie, Pays-Bas, Etats-Unis. Pour autant, d’un endroit à l’autre, le paysage est étrangement semblable. Monocultures à perte de vue, aliments sous perfusion, graines en bocaux alignés sur des étagères, pousses de plantes en couveuse, rangées d’arbres sous tuteurs ou taillés à l’identique se dévoilent sous la patine blanche et évanescente d’Henrik Spohler. Ici, la nature sauvage s’est définitivement effacée au profit de paysages et d’objets alimentaires contraints, fabriqués et dupliqués par l’homme. Dans ces endroits, où de nouvelles variétés sont constamment cultivées et manipulées grâce à la génétique, l’homme assume ainsi le rôle de créateur. Profondément douce et poétique dans sa facture, la série d’Henrik Spohler n’en est pas moins effrayante. On pourrait se croire dans un autre monde tant les paysages que notre civilisation a formé ont des allures futuristes. Ils sont pourtant bien d’aujourd’hui. La série nous montre dans quelles conditions, la plupart du temps, notre nourriture est produite. Et cela pose question.
The Third Day (photographies d’Henrik Spohler, textes de Christiane Stahl and Friedemann Schmoll, 96 pages) est édité chez Hatje Cantz, 2013.
Plus d’infos sur Henrik Spohler ICI.
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