Retour du Salon International de l’Alimentation

Grosse ambition pour petite chronique pourriez-vous objecter si je n’avais pas parcouru consciencieusement les allées du SIAL, le Salon International de l’Alimentation qui a déroulé la semaine dernière sa biennale parisienne. Il faut dire que le SIAL n’est pas tout à fait un rendez-vous comme les autres. Imaginez 7 200 exposants dont 650 start-ups venant de 119 pays, 310 000 visiteurs professionnels, et des prochaines éditions qui se déroulent à Jakarta, Abu Dhabi, Toronto, Shanghai et New Delhi. Entendons-nous bien, je ne parle donc pas ici de la mise en rayon des magnifiques carottes bio de votre producteur préféré en circuit court, mais bien de tendances de masse, de celles qui vont nourrir quotidiennement une vaste majorité de la planète. Et mettre un produit en rayon en 2018 n’est pas une mince affaire car, et c’est la première bonne nouvelle de ce SIAL, le consommateur passif qui ne se posait pas de questions sur le contenu de ses assiettes et qui gobait n’importe quel produit pourvu que la campagne publicitaire soit bonne, est définitivement en voie de disparition. Le client de supermarché d’aujourd’hui et de demain devient inexorablement un utilisateur d’applis diverses à qui on ne la fait déjà plus question traçabilité ou composition des produits, et qui exige la transparence totale. Message visiblement reçu par les industriels.

Alors, y-a-t-il d’autres bonnes nouvelles qui changeraient encore plus en profondeur la qualité des produits dans les rayons des supermarchés ? Et bien la réponse est oui. Commençons par la santé. Nombre de fabricants présents au SIAL ont intégré cette dimension là dans leurs nouveaux produits. Ainsi, pour la première fois depuis longtemps, l’Institut National de le la Recherche Agronomique avait installé un stand au SIAL et présentait plusieurs de ses recherches dont un magnifique chorizo avec, tenez vous bien, 60% de gras et 40% de sel en moins. Autre exemple, le kéfir, cette boisson issue de la fermentation du lait ou de jus de fruits, qui regorge de bonnes bactéries, de vitamines et de protéines. Et bien vous allez bientôt voir de multiples versions de ce produit 100% naturel et quasi sans sucre arriver dans les rayons. Idem pour les céréales du matin pour les enfants qui commencent visiblement un long processus d’assainissement.

Donc, transparence et santé, mais aussi arrivée massive du végétal qui vient conforter la nette tendance à la diminution de la consommation de protéines animales. Ainsi, énorme provocation de l’entreprise américaine Beyond Meat, en français : « au-delà de la viande »,  qui avait installé son stand au coeur du hall consacré aux produits carnés, avec pléthores de photos de burger tous aussi appétissants les uns que les autres mais avec un steak 100% végétal. Quand on sait que les deux plus gros investisseurs de Beyond Meat sont Bill Gates et Richard Branson, on peut raisonnablement penser que l’idée devrait faire son chemin et répondre à des changements de consommation qui ne relèvent pas d’un effet de mode mais bien d’une tendance lourde.