Chronique Pizza
Le robot qui tourne (en rond) à 100 pizzas à l’heure dans sa cyber-cuisine
C’est par l’AFP que j’apprends la nouvelle. En septembre prochain ouvrira dans le centre commercial Val d’Europe (Seine-et-Marne) le premier « restaurant autonome », une pizzeria complètement automatisée où la production sera assurée (au rythme de 100 pizzas à l’heure) par un robot installé dans une cyber-cuisine.
Vitrée, bien sûr la cyber-cuisine, afin de permettre au public d’assister à la performance gastrorobotique. Ma première réaction est viscérale : ils ne savent vraiment plus quoi inventer… — il faut me pardonner, je suis napolitain, ma relation avec la pizza est du même ordre que celle d’un français avec Marianne.
L’enseigne au grand M avait appliqué le taylorisme à la production alimentaire : segmentation du travail en tâches simples (et exclusion de la main d’œuvre la plus chère, le chef), standardisation et maîtrise des temps d’exécution. Notre « restaurant autonome » va plus loin : plus d’humains dans la cuisine, la recette devient un algorithme. Le côté entertainment qui jouait déjà un rôle important dans le fast food du siècle passé (le décor, la fille en patins à roulettes, Ronald…) est assuré par la production elle-même, le travail du robot devient un spectacle. Guy Debord s’en lècherait les doigts.
Derrière ce projet, une levée de fond de 15 millions d’euros, une start-up française du nom de… Pazzi (fous en italien) et un sens de l’auto-ironie bien développé donc. Alors, vu qu’entre fous on s’entend bien, je voudrais proposer à ces jeunes ingénieurs un nouveau défi concernant la pizza. Il faudrait remplacer le carton que l’on utilise pour la livraison, peu écologique mais surtout qui rend la pizza molle et transforme le travail du meilleur pizzaiolo en un produit médiocre. La solution existait, vu que la pizza est née avant la pizzeria, il s’agissait d’un magnifique récipient en cuivre. Je vous ai trouvé une photo pour vous inspirer. J’attends de vos nouvelles, et comme on dit à Naples : cos e pazz ! (littéralement « truc de fou ! »)
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