Et cette semaine, nous partons donc au SIRHA, une messe biennale incontournable qui vient de s’achever à Lyon et qui a accueilli la bagatelle de 200 000 professionnels dont, excusez du peu, 25 000 chefs cuisiniers.

Alors la première question est évidemment de savoir si une telle foire n’est qu’une gigantesque plateforme d’échange de cartes de visite pour faire du business ou si l’on a des chances d’en tirer quelques tendances de fond pour les mangeurs que nous sommes.
Et bien une première réponse vient déjà de la programmation qui, entre deux éditions, marque à elle seule des évolutions considérables. Qui aurait ainsi imaginé voici deux ans, qu’un débat intitulé « le futur des ressources alimentaires » puisse se dérouler dans cette instance ? Jusque-là au SIRHA, on cuisinait, mais nul ne se posait de questions sur la disponibilité des produits. Qui aurait osé organiser, je cite, « des parcours green pour valoriser les initiatives durables et responsables » ? Qui aurait pensé que l’un des invités à une conférence puisse être Dickson Despommier, microbiologiste, écologue et professeur de santé publique et environnementale à l’université Columbia de New York ? Bref, toutes les tendances autour du mieux être grâce à une nourriture saine avec une attention particulière aux territoires, que l’on peut noter ça et là, se sont trouvées confirmées à Lyon à grande, très grande échelle.
La deuxième grande tendance me semble tenir dans le bond spectaculaire du nombre d’exposants étrangers qui frôle désormais les 30% et a presque doublé depuis l’édition précédente. Le phénomène est bien entendu le produit de multiples facteurs, mais j’en retiendrais au moins un, qui revient régulièrement dans la bouche des opérateurs, particulièrement européens, sous la forme d’une pensée que je qualifierais volontiers de bocusienne ou Michelinesque. En effet, de nombreux étrangers se sont demandés pendant un temps si notre pays saurait innover avec un tel poids de la tradition gastronomique sur ses épaules, et particulièrement à Lyon. Et ils ont constaté que le renouvellement des générations de professionnels était, de fait, porteur de bien des innovations positionnant encore la France comme le pays qui a quelques longueurs d’avance.
Mais, concrètement, vous avez quelques exemples d’exposants du SIRHA qui rentrent dans cette catégorie?
Et bien oui, comme par exemple dans un domaine où l’on ne nous attendait guère : les contenants. Prenons ainsi First Plast, une entreprise familiale créée en Essonne voici 40 ans qui, comme son nom l’indique, fabriquait depuis toujours de la vaisselle en plastique. Les voilà aujourd’hui leader pour les pots, saladiers, couverts et autres gobelets, mais cette fois-ci, en bois, amidon ou bambou. Et comme nul n’est prophète en son pays, leur premier client est l’Allemagne. Même chose pour cette start-up lyonnaise d’ailleurs, Hari & Co, qui produit des soupes aux légumineuses qui cochent toutes les cases « santé » et circuit court, et qui sont vendues dans des bouteilles bio-dégradables végétales à base de canne à sucre et de maïs et qui devrait se retrouver prochainement référencées chez une grand distributeur.
Il y a donc bien une tendance de fond qui semble désormais parcourir les allées de ce type de manifestations, qui sont par ailleurs aussi des marchés, c’est celle, générée par un consommateur désormais de plus en plus conscient des enjeux de ses achats et qui vient durablement bousculer la loi de l’offre et de la demande.

Les Bonnes Choses du 03/02/2019 – Zoom sur Lyon
Invités
A l’occasion du salon international de la restauration, de l’hôtellerie et de l’alimentation, le SIRHA, Les Bonnes choses sont au cœur de l’événement lyonnais de la semaine, qui culmine avec la finale du plus prestigieux concours culinaire au monde, Le Bocuse d’Or. Notre plat du jour, direction Lyon où nous nous sommes rendus mercredi à l’occasion du rendez-vous incontournable de la gastronomie, de la restauration et de l’hôtellerie, le SIRHA, qui s’est tenu du 26 au 30 janvier. Le SIRHA, l’acronyme le plus connu de tout ce qui touche de près ou de loin à l’alimentation. Et surtout le plus grand rendez-vous d’affaires de la planète en la matière avec 210 000 professionnels – dont 26 000 chefs cuisiniers – de 132 pays. Le salon se tient tous les deux ans à Lyon depuis 1983. Et clou du salon : le plus prestigieux concours mondial de cuisine, le Bocuse d’or, créé en 1987 par le pape de la gastronomie française mort il y a tout juste un an, Paul Bocuse. La finale avait lieu mardi et mercredi, et nous y étions, en compagnie d’un des membres du comité d’organisation, le chef lyonnais Christian Têtedoie, une étoile Michelin, président des Maîtres cuisiniers de France…
Avec : Christian Têtedoie, chef cuisinier
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La Cerise sur le gâteau de Pierre Hivernat sur le SIRHA.
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