Nous sommes arrivés par un étrange concours de circonstances en Ardèche, au sud d’Aubenas, avec l’idée de découvrir l’éco-village du Hameau des Buis et l’association Terre et humanisme, développés à quelques kilomètres l’un de l’autre par les Rabhi, fille et père.
Le Hameau des Buis
Nous y avons rejoint Yann, un ami, qui travaillait dans un chantier participatif à côté de l’éco-village du Hameau des Buis. Le Hameau des Buis avait l’air d’être un endroit incroyable. C’était un lieu de vie et d’accueil, sur une base vivrière agricole dans le sud de l’Ardèche, comprenant une vingtaine de logements, du studio au T4, entièrement conçus de manière bioclimatique à base de matériaux écologiques. Il s’était développé autour de l’école La ferme des enfants (de 3 ans au collège), de type Montessori, dirigée par Sophie Bouquet-Rabhi et accueillait aussi une ferme, créée au départ dans le cadre des activités complémentaires agricoles, puis dissociée de l’exploitation pour prendre une forme associative. Ça correspondait à ce qu’on cherchait : une vision alternative à l’agriculture conventionnelle, une organisation élargie.
Mais étrangement, l’accueil au Hameau a été assez tiède et leurs réponses évasives (y compris pour nous dire s’il était possible de prendre part au repas participatif du soir). On s’attendait à trouver des gens qui nous parleraient avec enthousiasme de leur vie au Hameau et de l’organisation mais tout ce qu’on a pu savoir c’est qu’une année à l’école du Hameau coûte relativement cher, que les maisons ne sont pas données non plus et que l’organisation fonctionne, apparemment, en grande partie avec des bénévoles. Un peu déçus, nous n’avons pas abandonné pour autant. Nous avons décidé d’aller à l’association de Pierre Rabhi, Terre et Humanisme, à quelques kilomètres de là.
100% naturel
Changement d’attitude, dès l’arrivée au bâtiment de l’association. Au bout d’un chemin de terre, une femme est venue nous voir de suite et nous a demandé ce qu’on faisait là. On lui a expliqué le concept du tour de France et l’intérêt qu’on portait à des initiatives comme celle de Terre et Humanisme. Mélaine nous a rapidement présenté les bâtiments et les fonctions : l’accueil, la communication et les projets internationaux. Autour, de la maison, s’étalaient les jardins où bossaient stagiaires et bénévoles. « Tout ce qui est fait sur le site est 100% naturel. Ils utilisent du paillage et des buttes pour une meilleure gestion de l’eau. » nous dit-elle. L’Ardèche étant un endroit sec, il est en effet précieux de garder l’eau. Apparemment, ils ne vivent pas de la production mais ils mangent une bonne partie sur place. Et dans les faits, les cultures autour du bâtiment sont des jardins pédagogiques. Les encadrants de l’association passent beaucoup de temps à jardiner et à expliquer les méthodes aux stagiaires et aux bénévoles.
Diffusion des valeurs
L’association diffuse autant que possible les valeurs de l’agro-écologie. « La clé pour comprendre l’agro-écologie est de savoir que le sol est vivant. Déjà, si on a compris ça, on est sur la bonne voie. » nous dit-elle. « Ensuite il faut produire des plantes en bonne santé. Pour ça, il faut connaître et respecter les cycles. Il faut protéger le sol et diversifier les populations de plantes ». La diffusion des idées est faite au travers de formations d’animateurs en agro-écologie (qui eux-mêmes pourront former d’autres personnes) ou de bénévoles, mais aussi avec les livres ou des projets de solidarité internationale, comme ceux en Afrique de l’Ouest, qui accompagnent les paysans dans la démarche de cultiver plus sainement et de préserver les semences.
Mélaine nous explique, durant la visite, qu’il existe quelques structures qui ont les mêmes valeurs que la leur mais qui ne sont pas forcément très connues. Elle nous a cite Le Béquélois en Normandie (en permaculture), Les Amanins en Drôme, le système de wwoofing (plutôt intéressant pour qui veut apprendre dans un secteur spécifique), Le Battement d’Aile en Creuse, Terre Vivante (éditeur de bons bouquins de jardinage), Les Jardins de Floribounda, l’association VIE à Largentière (jardin de réinsertion) et en Bretagne une antenne de Terre et Humanisme, L’oasis de Pen Han Ouat qui existe depuis quatre ans.
Après consultation des gens présents, elle nous a proposé de nous joindre à eux pour le repas de midi. Prix libre, à l’appréciation des mangeurs. On est resté avec eux toute l’après-midi, à bavarder et se baigner dans la rivière alors qu’ils faisaient de la slack au-dessus de l’eau. Un joli moment. Eux-mêmes s’appelaient en rigolant « les beatniks de la rivière ».
Partagez moi !
Vous pourriez aussi être intéressé par
Hospitalité Chefs engagés
Le premier palmarès Écotable, les étoiles de la gastronomie durable
Hospitalité Artisan
Adriano Farano, le boulanger qui fait exclusivement du pain qui fait du bien
Hospitalité En cuisine