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Un Brexit sans accord pourrait vider les rayons des supermarchés britanniques
Les rayons des magasins britanniques seront moins bien garnis en cas de Brexit sans accord, ont prévenu plusieurs chaînes de supermarchés, déjà sous pression en raison du chamboulement en cours du secteur de la distribution.
Dans une lettre adressée aux députés britanniques et publiée lundi, ces grandes enseignes dressent un tableau sombre des conséquences à attendre d’une sortie de l’UE sans accord, avec un impact douloureux en premier lieu pour les consommateurs. Ce courrier, dévoilé par la fédération professionnelle de la distribution (British Retail Consortium, BRC), est signé notamment par les patrons des géants des supermarchés Sainsbury’s et Asda, de leur concurrent Waitrose et des magasins Marks and Spencer, ou encore des chaînes de fast-food McDonald’s et KFC.
« Nous anticipons des risques importants quant au maintien du choix, de la qualité et de la durée de vie de la nourriture que nos consommateurs s’attendent à trouver dans nos magasins », écrivent ces enseignes. Un Brexit sans accord, scénario du pire pour les milieux économiques, se traduirait en outre par une hausse des prix du fait de la potentielle baisse de la livre, qui renchérit le coût des biens importés, et de la mise en place de droits de douane. Les professionnels du secteur insistent surtout sur les perturbations attendues de leur chaîne d’approvisionnement puisqu’une grande partie des produits frais vendus au Royaume-Uni sont importés du reste de l’Union européenne.
Fébrilité des industriels
Environ un tiers de la nourriture consommée au Royaume-Uni vient du continent. Traditionnellement en mars, mois qui verra le pays sortir de l’UE, le pays importe 90% de ses laitues, 80% de ses tomates et 70% de ses fruits hors agrumes. Les grandes enseignes expliquent qu’il est impossible de stocker ces produits frais. Elles ajoutent faire des réserves quand c’est possible de produits surgelés ou réfrigérés, même si les espaces de stockage sont limités.
Cette lettre a été envoyée aux parlementaires britanniques alors que le flou total règne quant aux contours que prendra le Brexit compte tenu du blocage politique dans le pays et du rejet par les députés du plan porté par la Première ministre, Theresa May. Le risque de Brexit sans accord est important même si certains députés vont essayer de faire voter des amendements mardi pour éloigner ce scénario. L’avertissement de la distribution intervient quelques jours après la mise en garde du groupe aéronautique Airbus, qui prévoit des décisions « très douloureuses » en cas de Brexit sans accord, illustrant la fébrilité de nombreux industriels. Plusieurs responsables économiques, comme le gouverneur de la Banque d’Angleterre (BoE), Mark Carney, ont, quant à eux, pointé le manque de préparation logistique dans les ports britanniques.
Multiples restructurations
Le secteur de la distribution s’alarme des risques liés au Brexit au moment où il est en pleine transformation au Royaume-Uni, les acteurs traditionnels cherchant à s’adapter face à des achats en ligne en plein essor et à la concurrence des enseignes de maxi-discompte. Le numéro un britannique des supermarchés Tesco, qui n’est pas signataire de la lettre sur le Brexit, n’échappe à ces turbulences et a annoncé lundi une restructuration qui pourrait entraîner jusqu’à 9.000 suppressions d’emplois, évoquant un marché de la distribution concurrentiel et difficile.
Le groupe, qui emploie 300.000 personnes au Royaume-Uni, va fermer ou réduire la taille de ses étalages de viande et de poisson dans ses supermarchés et simplifier ses opérations de stockage et son administration centrale, avec pour objectif de réduire ses coûts. D’autres acteurs réagissent, eux, en voulant se renforcer dans la vente sur internet, comme la chaîne de magasins Marks and Spencer qui, selon la presse britannique, discuterait d’un partenariat avec le distributeur en ligne Ocado. Enfin, certains tentent de fusionner, à l’image de Sainsbury’s et Asda (filiale de l’américain Walmart), numéro deux et trois des supermarchés au Royaume-Uni, qui doivent encore convaincre l’autorité de la concurrence du bien-fondé de leur projet.
Par Jean-Baptiste Oubrier pour AFP
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