Les arbres multiséculaires sont un patrimoine au centre d’une attention accrue, comme en témoigne l’engouement pour un concours primant des dimensions exceptionnelles mais aussi une relation forte avec les hommes.
« Ce qui est frappant, c’est la passion de ceux qui présentent les arbres pour les faire connaître, il y un attachement formidable à l’arbre présenté« , témoigne Georges Feterman, auteur d' »Arbres extraordinaires de France » et membre du jury. Entre l’Homme et l’arbre, « cela relève d’une relation entre deux être vivants, mais avec l’un qui traverse le temps et qui peut nous dire quelque chose« , estime Eric de Kermel, éditeur du magazine Terre sauvage, qui organise avec l’Office national des forêts le concours « L’arbre de l’année » depuis 2011. Les lauréats ont toujours une carte d’identité musclée.
15 mètres de circonférence et entre 800 et 1.000 ans
En 2014, le prix du jury de « L’Arbre de l’année » est allé à un châtaignier corse, situé à Pianello: 15 mètres de circonférence et entre 800 et 1.000 ans! Le public – 25.000 votants – avait lui récompensé un chêne vert de Poitou-Charente planté à la naissance de François 1er et ayant résisté aux assauts de la tempête de 1999: 520 ans et 17 mètres sous la toise. Signe de l’engouement pour cette compétition sans un sou à gagner: 180 arbres de toute la France avaient été présentés l’an dernier par des particuliers, des collectivités, des associations, etc.
Un bel arbre ne suffit pas, il faut une histoire
Pour 2015, les candidats ont jusqu’au 15 mars pour se faire connaître, l’attribution des prix étant prévue cet automne. En quelques clics, une candidature est envoyée par internet. Une première sélection désigne un lauréat par région. Puis un photographe professionnel entame alors un tour de France de ces heureux élus et ses clichés sont soumis au public et à un jury. « Trois critères sont pris en compte: l’esthétique, la biodiversité abritée par l’arbre et l’interaction avec les hommes« , explique Eric de Kermel. « Un bel arbre ne suffit pas, il faut une histoire forte avec les hommes, cela fait la différence« , ajoute-t-il.
Car les arbres aux caractéristiques hors normes – âge, hauteur, circonférence, forme – ont souvent une place dans l’histoire locale. Certains ont permis de cacher des gens pendant des guerres, d’autres abritent des saints, sont le siège de légendes ou ont été plantés en lien avec un évènement historique. « Si ces arbres sont encore là, c’est parce qu’on les respecte pour une raison ou une autre« , explique Georges Feterman, président de l’association ARBRES, qui délivre le label « Arbres remarquables ». « Nous recevons de plus en plus de dossiers pour ce label, que nous avons décerné à 370 arbres à ce jour », explique ce photographe qui arpente l’Hexagone depuis une vingtaine d’années.
Un personnage de théâtre
Le lien avec la collectivité peut aussi être lié au présent. Eric de Kermel se souvient d’une candidature « très touchante » portée par des personnes en maison de retraite fortement attachées à un grand pin dans leur jardin collectif en Provence-Alpes-Côtes d’Azur. Tout comme celle d’un groupe de théâtre qui jouait régulièrement sur un plateau en Auvergne au pied d’un arbre isolé, devenu un personnage dans les spectacles. Mais parfois, ces êtres vivants ayant traversé plusieurs siècles sont tombés dans l’anonymat – une forme de protection – et le concours « L’arbre de l’année » va les en sortir. D’où le besoin d’installer une clôture afin d’éviter trop de piétinements qui le fragiliserait. Ce fut le cas pour le majestueux chêne quasi-millénaire de Saint-Civran (Indre), prix du jury 2013, isolé dans un coin du Berry et vers lequel des curieux se déroutent désormais. « Ce prix a redonné de la fierté à ce petit village, a renforcé les liens entre habitants » raconte Jean Chatelut, ex-maire de la commune voisine de Benoit-Le-Sault et passionné d’arbres. Egalement ravi que cette petite notoriété amène des visiteurs « à entrer dans le bocage et à réellement le découvrir ».
Par Céline SERRAT
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