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Reconstituer le paysage ancien de Marseille grâce aux insectes et aux pollens
Quels arbres et plantes poussaient dans le centre-ville de Marseille entre le 14e et le 17e siècle? Des chercheurs se sont livrés à une reconstitution paysagère inédite à partir de restes d’insectes et d’analyses de pollens fossiles.
A l’époque médiévale et moderne, quand la ville ne couvrait que le quartier actuel du Panier, le pin d’Alep devait composer l’essentiel de la couverture forestière, expliquent les chercheurs dans une étude publiée jeudi dans la revue Quaternary International. La Canebière était probablement une sorte de terrain vague et on y cultivait à proximité du cannabis (ou chanvre), plante utilisée pour fabriquer des cordages et qui a laissé son nom à la célèbre artère. Pour permettre cette « reconstruction, sans équivalent en France et dans le bassin méditerranéen« , les chercheurs ont analysé le pollen fossile, une pratique déjà bien connue. Mais ils ont aussi étudié « des restes d’insectes et particulièrement de coléoptères« , une discipline « encore relativement confidentielle » baptisée paléo-entomologie, soulignent le CNRS, l’Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie marine et continentale et le laboratoire Cultures et environnements, préhistoire, antiquité, Moyen-Age
(CNRS/Université Nice Sophia Antipolis).
Les insectes, « organismes capables de subsister presque indéfiniment dans la plupart des sédiments quaternaires sont d’excellents marqueurs paléo-environnementaux« , précise leur communiqué. Cette plongée dans le passé a été rendue possible à l’occasion de fouilles archéologiques dans le secteur du Vieux-Port actuel. L’abondance de coléoptères xylophages (consommant du bois) et saproxylophages (consommant du bois mort) trouvés dans les sédiments ont conduit les chercheurs à conclure à la présence importante de pins d’Alep à Marseille. Un autre petit coléoptère, strictement lié au figuier, confirme aussi la présence de cet arbre dans la cité phocéenne entre le 14e et le 17e siècle. Des coléoptères plus spécifiques ont livré d’autres informations: la présence d’espèces halophiles (liées aux terrains salés) évoque la proximité de marais salants, déjà envisagée par les archéologues, et celle d’espèces saproxylophages, liées aux vieux bois rejetés par la mer, est « probablement due à la présence d’un chantier médiéval de construction navale« , selon les chercheurs.
Dans le secteur de l’actuelle Canebière, les insectes trouvés laissent penser que la zone « était une sorte de terrain vague à l’abandon ». La présence de cannabis à proximité est avérée par l’analyse des pollens trouvés. Paris, 10 juil 2014 (AFP) –
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