Les prix perçus par les producteurs de légumes frais ont augmenté de 21,1% en mars par rapport à l’an dernier, selon une note de l’Insee jeudi, signe des tensions sur l’offre de produits français depuis le début du confinement.
Comparé à mars 2019, les prix payés aux producteurs de fruits et légumes – qui diffèrent des prix en magasin – ont progressé de 10,6%, selon l’indice des prix agricoles à la production publié par l’institut national des statistiques. La hausse est tirée par les légumes frais (+21,1%) « en raison de fortes hausses des prix des salades, concombres et endives ». Les fruits frais ont progressé de 0,8%. Dans le détail, en mars, « certains prix de fruits et légumes baissent fortement (fraises, asperges) tandis que d’autres, à l’inverse, augmentent (endives) », est-il précisé dans une note de conjoncture diffusée sur Agreste, le service de statistiques du ministère de l’Agriculture.
Pendant le mois, décrit cette note, « avec la mise en place du confinement en France, la demande, l’offre et les chaînes logistiques se réorganisent, avec difficulté parfois, comme dans la filière fruits et légumes, tandis que la demande augmente fortement pour certains biens jugés essentiels, en lien avec des comportements de stockage ». Engrangées par les particuliers, mais privées de débouchés dans les restaurants fermés, les pommes de terre, de leur côté, ont vu leurs prix reculer de 5,4%. Les fruits et légumes frais restent soumis à une forte demande en avril, relève par ailleurs FranceAgriMer. « L’offre de fraises, d’asperges et de tomates, malgré une production croissante, reste en deçà de la demande qui est très active. En endive, la filière manque de main-d’oeuvre, ce qui rend l’offre fortement déficitaire face à une demande en augmentation », souligne l’organisme.
La question du prix des produits frais proposés aux consommateurs confinés est sensible. L’association de consommateurs UFC-Que Choisir avait estimé la semaine dernière que les fruits et légumes frais avaient augmenté de 9% en moyenne depuis le début du confinement, d’après ses relevés dans plus de 4.600 drives. Le niveau actuel des prix payés aux producteurs est « juste raisonnable » pour couvrir leurs frais, a affirmé auprès de l’AFP Raymond Girardi, vice-président du Modef, plus petit des quatre syndicats agricoles français. Il estime que le consommateur est davantage pénalisé par les « marges abusives » pratiquées par les intermédiaires et distributeurs. Hors fruits et légumes, les prix des produits agricoles ont progressé modestement en mars (+0,3% sur un an), précise la note de l’Insee.
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