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Les parlementaires français dénoncent un « dialogue de sourds » avec la Commission
Les parlementaires français ont dénoncé mardi un « dialogue de sourds » avec la Commission européenne au sujet de l’agriculture, en appelant à « sanctuariser » les moyens alloués à la politique agricole commune post-2021, dans un communiqué diffusé par trois commissions parlementaires.
« Malgré les oppositions continuellement exprimées, la Commission européenne n’a pas modifié d’un iota son projet depuis juin 2018« , affirme le député La République en Marche (LREM) Jean-Baptiste Moreau, cité dans le communiqué signé par la Commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, celle des Affaires économiques du Sénat et celle des Affaires européennes du Sénat. Les parlementaires appellent la Commission européenne à « modifier sa programmation budgétaire pour la période 2021-2027, pour sanctuariser les moyens alloués à la politique agricole commune ».
Alors que les représentants des parlements nationaux « ont exprimé de nombreuses critiques sur les projets de réforme de la PAC et de budget de l’Union européenne de la Commission », lors de la réunion organisée entre les institutions européennes et les parlements nationaux des États membres vendredi à Helsinki, il n’y a pas eu de « réels échanges », soulignent les auteurs du communiqué. Le président de la Commission des Affaires européennes du Sénat, Jean Bizet (LR), qui faisait partie des intervenants, estime que « la réforme proposée conduira mécaniquement à une renationalisation de la PAC« . « Nous devons refuser que la politique agricole devienne de moins en moins commune, ce qui favorisera des distorsions de concurrence très préjudiciables aux agriculteurs français » affirme M. Bizet dans le communiqué.
« Comment parler de convergence des aides si on n’a pas, en parallèle, une convergence sociale, fiscale et environnementale ?« , ajoute M. Moreau, au nom de la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale. La présidente de la commission des Affaires économiques du Sénat, Sophie Primas (LR), s’inquiète quant à elle « de la contradiction croissante entre les exigences de plus en plus fortes imposées aux producteurs européens et celles, moindres, imposées aux produits importés« . Les parlementaires jugent « qu’il serait inconcevable de demander aux agriculteurs européens de faire beaucoup plus avec beaucoup moins. À l’heure où les autres grandes puissances augmentent leur budget agricole, cela serait une erreur stratégique historique« . « Nous avons constaté une unanimité des points de vue des représentants nationaux des citoyens européens sur le budget de la PAC. Les jeux ne sont pas faits« , assure Mme Primas.
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